Quand Zlatan retrouve Guardiola
Quatre mois après s’être affrontés au premier tour, l’AC Milan et le FC Barcelone se retrouvent à nouveau ce mercredi soir (20h45), en quarts de finale aller de la C1. L’occasion pour Zlatan Ibrahimovic de retrouver ses anciens partenaires catalans, avec qui les rapports n’ont pas toujours été fructueux, notamment Guardiola, son ex-entraîneur. (Photo AFP)
« Mon ennemi (Guardiola) était juste là, je lui ai touché la tête. Tu n'as pas de couilles, ai-je dit. Tu te chies dessus à cause de Mourinho. Tu peux aller en enfer. J'étais complètement fou. À la place de Guardiola, j'aurais eu peur. » (Zlatan Ibrahimovic, dans son autobiographie intitulée Moi Ibrah, et parue en 2011). Acheté à prix d’or par le Barça en août 2009, les aventures de Zlatan Ibrahimovic à Barcelone ont rapidement tournées au vinaigre. Après une saison décevante, "Gulliver" a repris son baluchon, et posé ses valises à Milan. Pas à l’Inter, son ancien club, mais du côté de Milanello, six ans après avoir déclaré être un tifoso de la Juventus depuis sa plus tendre enfance. Dans la capitale lombarde, les supporters ne se trompent pas, et qualifient le Suédois de « mercenaire ». Pourtant, un an et demi après son arrivée à Milan, le fantasque attaquant a mis tout son monde dans sa poche.
Cette saison, l’ancien de l’Ajax porte à lui tout seul son club sur ses épaules : meilleur buteur de Serie A (22 buts), Zlatan en est à 29 réalisations toutes compétitions confondues, soit une unité de moins que son record personnel datant de 2009. Plus qu’un buteur, Ibrahimovic est un joueur qui gagne des matches à lui seul (comme contre la Roma, samedi), mais qui fait aussi briller ses coéquipiers. Sa prestance sur les gazons et son charisme font l’unanimité, si bien que la plupart des Italiens ne comprennent pas comment un tel « génie » qui a été sacré champion lors de ses neuf dernières saisons, a-t-il pu échouer à Barcelone.
« Mourinho illumine une pièce où il entre, Guardiola en ferme les persiennes »
En début de saison, le Suédois a sorti son autobiographie, « Moi Ibrah », où il n’a guère ménagé Guardiola, son ancien mentor au Barça, qu’il appelle narquoisement « le philosophe », et à qui il reproche notamment sa fadeur : « Mourinho illumine une pièce où il entre, Guardiola en ferme les persiennes ». Et Ibrahimovic aime l’argent. Comme Cristiano Ronaldo, il n’hésite pas à divulguer sa réussite à coup de voitures de luxe, et ce depuis qu’il évolue à l’Ajax. Pas vraiment en accord avec les valeurs du club catalan. « Au Barça il faut rester les pieds sur terre, il faut faire profil bas, on ne vient pas à l’entraînement en Porsche ou en Ferrari », avait ainsi lancé Guardiola au joueur lors de son arrivée au Barça. Si le rapport avec ses coéquipiers fut optimal à ses débuts (le Suédois marquait souvent, et était systématiquement congratulé par ses partenaires), l’explosion de Messi en cours de saison (qui passera d’ailier droit à avant-centre) finit par remettre en cause sa véritable utilité dans le jeu catalan, où ses qualités s’avèrent totalement incompatibles. « Xavi, Iniesta ou Messi sont sages comme des bons élèves dans le vestiaire. Messi a commencé à demander à jouer à un autre poste sur le terrain et Guardiola a préféré le contenter », explique ainsi Zlatan, dans son autobiographie. On ne sait si les joueurs du Barça en veulent à leur ancien coéquipier, mais une chose est sûre, Ibrahimovic a mûri, depuis. Difficile de savoir s’il s’est inspiré de Guardiola, mais le Suédois s’est montré très… philosophe, lors de la conférence de presse d’avant-match. « Je ne sais pas si je vais lui serrer la main (à Guardiola) Ce qui s’est passé s’est passé. J’ai mes problèmes et il a les siens. Je suis désormais en paix avec moi-même. »