Cristian Tello, l’apprenti génie

08/03/2012 à 10:41

Dans une rencontre éclipsée par la grandeur d’un Lionel Messi stratosphérique, une autre pépite de la Masia s’est illustrée contre Leverkusen. Il s’agit de Cristian Tello qui, à 20 ans, vit sa première saison au haut niveau. Nouveau génie ?


Le chemin parcouru par Cristian Tello n’est pas aussi long que la fameuse « Route 66 », qui joint Chicago à Los Angeles, mais mérite tout de même que l’on s’y attarde. Formé au FC Barcelone, il voit durant toute son adolescence les plus grands joueurs du monde évoluer sous ses yeux. Face à cette concurrence exacerbée, la tentation de voir si l’herbe est plus verte ailleurs qu’à la Masia devient inévitable. A l’inverse de ces prédécesseurs comme Fabregas, Piqué ou Giovanni Dos Santos qui avaient choisi de s’exiler chez les cadors européens, Tello prend la sage décision de ne pas quitter la ville en signant à l’Espanyol Barcelone, en 2008. Chez le voisin barcelonais, il fait ses grands débuts avec l’équipe B qui évolue en deuxième division. Il ne jouera que quatre matchs pour un but en deux ans et l’équipe est reléguée en division inférieur. En 2010, libre de tout contrat, il replie bagage au Barça, sorte de retour à la case prison car avec son passage raté à l’Espanyol, son statut de joueur du dimanche matin n’a pas évolué. Intégrer l’équipe première relève de la science fiction donc, mais Tello est déterminé à prouver le contraire !

Le coiffeur décoiffant

Après une année complète passée à regarder les exploits de ses partenaires d’entraînement à la télé et à ronger son frein, Tello intègre enfin l’équipe première le 9 novembre 2011. Pep Guardiola le titularise en Coupe d’Espagne contre l’improbable Hospilalet au Camp Nou. A la 42e minute, le « bleu » part de sa moitié de terrain et accélère. Le boulevard qu’il avait se transforme en étau mais un passement jambe lui ouvre la voie royale et il s’offre un but pour sa première. Tello marque même un doublé et se fait un nom au même moment que son presque homonyme brésilien (Michel Telo), chanteur qui écrase aussi bien les cœurs de ses femmes fans que les charts sud américains avec son tube : « ai se eu tu pego» (ah si je t’attrape). Le jeune attaquant espagnol, lui, s’est accroché à son rêve et ses maux s’estompent à chaque apparition avec les grands. Fin janvier 2012, Guardiola l’intronise en tant que titulaire contre Villareal puis contre la Real Sociedad où il ouvre son compteur en Liga au bout de dix minutes. Ses prestations sont remarquées au point où Liverpool espère se l’approprier dès le prochain mercato. « C’est une balle. Il progresse en jouant » déclare Guardiola. « C’est un très bon footballeur. On le voyait déjà en équipe B et quand il s’entraîne avec nous » rajoute Adriano. Le joueur fait déjà l’unanimité mais son cas a un air de déjà vu.

Etoile filante ?

Bojan, Jeffren, Jonathan Dos Santos…Voici une liste non exhaustive des futurs Messi qui n’ont pas confirmé malgré des débuts prometteurs avec le maillot blaugrana. Avec l’effectif pléthorique de Barcelone, rien ne garantit une place au chaud pour Tello qui n’a dû son salut qu’à une multitude de blessure. Mais le remplaçant d’Iniesta mercredi soir, a une nouvelle fois profité de la main tendue par Guardiola pour briller. Deux buts à son actif en un peu plus d’une demi-heure, il confirme ses statistiques plus qu’hallucinantes. En dix apparitions, il a marqué six buts dont deux doublés. C’est mieux que Pedro, Cuenca et Alexis Sanchez, ses concurrents directs. Seul l’avenir nous dira s’il n’est qu’illusion mais ce Tello là, a plus de chance de passer l’été que son homologue brésilien…

Frédéric Yang

RECHERCHE