Modesto : "Bastia doit penser à se structurer"

15/02/2014 à 08:31

Avant de rencontrer son ancien club, Monaco, avec Bastia ce samedi (17h00) François Modesto a fait le point pour Foot123 sur son retour sur ses terres natales depuis le début de la saison. Sans langue de bois.

Modesto : "Bastia doit penser à se structurer"

" Vous avez passé de longues saisons à l’AS Monaco, quel effet cela vous fait de recevoir ce club, chez vous à Bastia ?

C’est un grand plaisir, c’est mon ancien club, j’y ai joué six ans. C’est un club qui a été très important pour moi, au niveau professionnel mais aussi au niveau familial car j’ai mes deux enfants qui sont nés à Monaco. Maintenant c’est redevenu un grand club ce qui rend ce match encore plus beau. Ils sont là pour jouer le titre et c’est important pour le football français d’avoir des équipes comme ça.

Est-ce que vous reconnaissez encore le club dans lequel vous avez évolué entre 2004 et 2010 ?

J’ai quand même connu le grand Monaco, finaliste de la Ligue des champions quand je suis arrivé en 2004. Il y avait de grands joueurs étrangers à Monaco. Maintenant pour le bien du club, je pense que le changement d’actionnaire a été très bénéfique. Le milliardaire russe fait du très bon travail, il ramène à Monaco de grands joueurs mais il n’oublie pas la formation. Même si beaucoup de choses ont changé, je garde encore des contacts quand même avec l’attaché de presse, le magasinier, les kinés, eux ils n’ont pas bougé, ils sont enracinés dans le club (rire).

Bastia est la deuxième équipe à domicile, c’est à Monaco d’avoir peur de se déplacer en Corse et pas l’inverse non ?

C’est un match de football, nous on a peur de personne. On sait qu’on reçoit le deuxième du championnat devant notre public. C’est un match de bonus pour nous, si on gagne ce match on sera très très bien au classement. On respecte Monaco mais quand l’arbitre va siffler, on va tout donner pour remporter les trois points.

A Bastia, c’est une semaine particulière pour vous. Première victoire à l’exterieur à Toulouse (3-1) et trois points gagnés sur tapis vert contre Nantes. Est-ce que vous êtes plus ambitieux avec ces six points de plus ?

Non, non (soupire) notre objectif c’est le maintien. Mais j’aimerai revenir sur le match face à Nantes, j’aimerai qu’on en fasse pas toute une affaire. Nous n’avons rien contre Nantes, nous avons porté réclamation par rapport à un règlement qui est mondial et on a obtenu gain de cause, rien de plus. Maintenant on est septième au classement, c’est un peu inespéré avec le budget qu’on a. Quand on regarde le classement et les équipes devant nous, c’est plus que positif d’être là. Mais nous on veut le maintien et on verra par la suite, une fois que nous serons sûr de jouer en première division l’année prochaine.

Justement cette affaire entre Nantes et Bastia ne vous affecte pas, quand on voit que Nantes compte réclamer sa victoire devant les tribunaux civils ?

On nous a donné les trois points, tous les règlements mondiaux sont catégoriques sur ça. Si vous faites jouer un joueur qui est normalement suspendu, c’est match perdu pour l’équipe et les trois points pour l’autre équipe. Le problème dans cette affaire c’est que la décision a été prise très longtemps après le match. Nantes va essayer de se défendre, Bastia pareil, mais il faut savoir qu’il n’y a aucun soucis entre Nantes et Bastia, c’est une affaire de document et c’est tout, il n’y pas de polémique.

Personnellement, vous vous sentez comment à Bastia depuis le début de la saison ?

Je suis chez moi ! Je suis parti il y a quinze ans mais on dirait que je n’ai jamais quitté la Corse. Je connais tout le monde, je connaissais les joueurs. J’ai été supporter avant de jouer pour le Sporting, j’étais dans les tribunes avant d’être sur la pelouse. C’est avec un grand plaisir que je profite de cette saison. C’est un honneur pour moi d’avoir la chance de terminer chez moi à Bastia.

On sent un vrai projet dérrière le club, est-ce que vous pensez qu’il y a une chance à court terme de retrouver l’Europe à Bastia ?

Non, non, non. Moi je vais être clair, net et précis, après ce n’est que mon point de vue. Bastia, il y a quatre ans était en enfer (National). Le club pouvait disparaitre d’un jour à l’autre. Malheureusement on a une mentalité méditerranéenne, on s’enflamme très vite ! Les dirigeants, les joueurs se sont sacrifiés pour faire remonter le club où il en est aujourd’hui. A l’heure actuel, évoluer en Ligue 1 c’est très difficile avec le football business pour un club comme Bastia. Avant de penser à l’Europe, il faudrait quand même penser à structurer le club, à avoir des bases solides. On doit avoir un centre de formation, on doit avoir un stade terminé. On doit surtout pérenniser le club en Ligue 1 pendant une dizaine d’année et après une fois que tout ça est terminé on doit peut-être essayer de remporter une coupe ou de se qualifier pour la Coupe d’Europe. Le meilleur exemple, c’est Lorient. Ils ont rénové leur stade, construit un centre d’entraînement, créée un centre de formation. Ils ont des gens qui travail depuis longtemps pour le club. C’est peut-être l’exemple à prendre. A Bastia on a un avantage énorme, ce sont les supporters, le «peuple» bleu qui est derrière nous.

On vous sent très investi dans la vie du club, une reconversion à l’issue de votre carrière dans le staff ça ne vous tente pas ?

Je ne sais pas, on verra, pour l’instant je pense à jouer au football, à finir la saison, j’aurai 36 ans au mois d’août, on verra à la fin de la saison avec les dirigeants si je dois continuer à jouer ou bien arrêter ma carrière. Au parlera de ça au moment voulu, j’ai toujours géré ma carrière comme ça."

Propos recueillis par Loic TANZI.

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