Ronaldo-Ibra, deux monstres dans l’arène
C’est probablement le duel le plus attendu de l’année sur la planète football. Portugal-Suède, Zlatan contre Cristiano, deux style inimitables, deux matches de barrage, une seule place pour la Coupe du monde. L’affrontement s’annonce grandiose ou du moins très excitant entre les deux joueurs les plus en forme du moment.
Voici deux hommes au sommet de leur art. Zlatan Ibrahimovic et Cristiano Ronaldo l’ont plusieurs fois répété : ils ne se sont jamais sentis aussi fort depuis le début de leur carrière. Et ça se voit. Du point de vue des statistiques, des performances et de l’aisance technique, les deux joueurs n’ont pas d’égal en ce moment. A Madrid comme à Paris, les deux attaquants imposent leurs lois, leurs styles et claquent les buts comme des banderilles. Mais il va bien falloir un vainqueur lors de ce barrage, un seul aura le droit de disputer la Coupe du monde. L’enjeu est de taille.
Cristiano Ronaldo en état de grâce
Depuis qu’il est arrivé au Real Madrid en 2009, Cristiano Ronaldo est devenu un joueur hors-normes. Le Portugais cumule des chiffres hallucinants. En cinq saisons, le natif de l’île Madère a inscrit 225 buts en 216 matches avec le maillot du Real, une énormité. Cette année, même chose, le Lusitanien a pris le TGV en trouvant le chemin des filets à 24 reprises toutes compétitions confondues (18 buts en Liga en 13 matches et 8 en Ligue des champions en seulement 4 rencontres). L’ancien joueur de Manchester United est un ovni, sa palette ne manque de rien : puissance, dribble, explosivité, intelligence de jeu, CR7 n’a quasiment aucun défaut. Seulement voilà, avec la sélection portugaise, le capitaine de la Selecção n’a pas le même rayonnement. Pas aussi bien entouré que dans la capitale espagnole, Ronaldo est toujours sous pression en sélection. Tout le Portugal attend des merveilles de la part de son enfant chéri et des victoires en un claquement de doigt. Ce n’est pas possible, la preuve : lors des trois dernières compétitions, les Portugais sont passés par la case barrage à chaque fois et le Madrilène était présent aux premières loges. Malgré ce poids écrasant, le numéro 7 arrive quand même à tirer le Portugal de certaines situations délicates. Le paradoxe est encore plus incompréhensible quand on sait que des joueurs comme Moutinho, Nani, Pepe ou Coentrao font également partie de l’équipe lusitanienne. Jusqu’à présent, le Portugal s’en est toujours sorti dans les matches couperet mais cette fois-ci l’adversaire est coriace.
Zlatan Ibrahimovic, la force de la maturité
Y a-t-il encore besoin de présenter Zlatan Ibrahimovic ? Son prénom peut même se conjuguer au plus que parfait depuis quelques mois, la preuve que le bonhomme n’est pas comme les autres. Irrésistible cette saison avec le PSG, le Suédois n’a jamais semblé aussi serein de sa vie. Moins dans la surface et plus dans le cœur du jeu, « Ibracadabra » s’épanouie dans un rôle un peu plus reculé. Un espèce de 10 à la vision de jeu remarquable et avec un sens du but exceptionnel. A 32 ans, « Ibra » est en pleine possession de ses moyens, les années l’ont bonifié, son expérience lui a donné de la force. Ses qualités multiples se sont aiguisées depuis ses passages en Lombardie et en Catalogne. Moins croqueur, plus décisif, Zlatan est devenu un buteur chirurgical. Capable de geste aussi génial qu’étonnant, le natif de Malmö régale à coup d’aile de pigeon et de frappe supersonique en Ligue des champions. Si la Suède est une équipe performante, la présence d’Ibrahimovic porte clairement toute l’équipe d’Erik Hamren vers le haut. Leader technique et charismatique de cette formation suédoise, le Parisien est l’arme numéro un de la Suède mais l’individualité du capitaine scandinave ne fera pas tout, le collectif devra suivre aussi derrière pour espérer battre le Portugal.
Une importance psychologique
A 28 et 32 ans, Cristiano Ronaldo et Zlatan Ibrahimovic vont jouer les deux matches internationaux les plus importants de leur carrière. Participer à la Coupe du monde à leur âge et en pleine possession de leur moyen est primordial. L’attaquant du PSG n’aura peut-être pas une nouvelle occasion de s’illustrer dans un Mondial, lui qui n’était déjà pas là en 2010 en Afrique du Sud. Pour le Portugais, même chose, comment imaginer une Coupe du monde sans le meilleur joueur du moment ? Ces deux matches pourraient avoir une incidence sur le reste de la saison. Avoir son ticket en poche pour le Brésil dès novembre peut permettre à un joueur de se transcender, de se libérer. Et au contraire, perdre les barrages aussi tôt dans l’année alors qu’il reste encore six bons mois de compétition peut frustrer et gâcher la saison d’un joueur. Certes, CR7 et Ibra sont deux grands joueurs avec un fort caractère, « ils en vont vu d’autres » mais ne pas avoir un billet pour le tournoi le plus important de l’année serait un drame pour l’un comme pour l’autre. L’attente est énorme, les espérances aussi, la déception n’en sera que plus grande pour le perdant. Ronaldo et Ibrahimovic ont 180 minutes pour se départager et s’inviter pour le Brésil au mois de juin avec leurs sélections respectives. Pourvu que ce combat épique tienne toutes ses promesses en termes de spectacle. Amen !