Casemiro, le nouveau Verratti
Il sera peut-être la surprise de la promotion 2013-2014 du Real Madrid. Casemiro a réalisé une présaison de haut niveau au point d’attirer un regard plein d’affection de la part de Carlo Ancelotti. Désireux d’engager Marco Verratti, son bijou si apprécié au PSG, l’entraîneur italien a finalement trouvé son nouveau protégé. Arrivé sur la pointe des pieds, le Brésilien est le dernier exemple de l’éclosion de la classe biberon du Real.
Voici venu le temps du début de saison. Si sur l’île aux enfants c’est tous les jours le printemps, au Real Madrid c’est l’heure du changement. Finie l’ère Mourinho, place au règne d’Ancelotti. Et, comme lors de chaque rentrée des classes où le nouveau professeur doit jauger ses élèves, le technicien italien a pu étudier ses nouvelles ouailles. Les turbulents du fond de la classe sont poussés vers la sortie, les brillants étudiants des années passées continuent de truster les premiers rangs, les timides continuent leur petit bonhomme de chemin dans l’ombre des leaders et puis il y a les surprises, les révélations. Ces derniers se retrouvent souvent proches de leur professeur qui apparaît dès lors comme leur précepteur, leur mentor. Parfois appelés fayots, ces étudiants deviennent rapidement les chouchous du maître. Au Real Madrid, la donne est identique. Plus désirés, Jose Callejon et Raul Albiol font partie de ceux qui ont redoublé et qui ont été envoyés dans un autre établissement (en l’occurrence un autre institut huppé à Naples), Sergio Ramos et Cristiano Ronaldo continuent d’être les premiers de la classe tandis que Xabi Alonso ou encore Mesut Özil sont toujours là pour faire ce qu’on attend d’eux. Et il y a donc cette quatrième catégorie, celle des jolies découvertes. Cette année, c'est le milieu de terrain Casemiro qui devrait y tenir le rôle principal.
Le coup de foudre d’Ancelotti
Auteur d’un début de présaison fantastique, le Brésilien a marqué les esprits en profitant notamment des absences pour blessures de Xabi Alonso ou Asier Illarramendi pour montrer qu’il était présent. Aux entraînements et en match, l’international Auriverde (5 sélections) a prouvé avec sa technique et son abattage qu’il méritait sa chance. Une réussite symbolisée par le but égalisateur inscrit en fin de rencontre face à l’Olympique Lyonnais (2-2). Des prestations encourageantes qui satisfont son nouvel entraîneur Carlo Ancelotti au point que la presse espagnole n’hésite pas à parler de «coup de foudre» entre les deux hommes. Une liaison qui n’est pas sans rappeler celle unissant l’ancien entraîneur parisien à son compatriote Marco Verratti au PSG. S’il n’est évidemment pas question de comparer les styles des deux joueurs, leurs rapports à l’entraîneur est semblable. Si Verratti a, comme un enfant, eu droit aux remontrances et aux félicitations de son technicien tout au long de la saison dernière, ce n’était que pour mieux le faire progresser. Une situation qu’Ancelotti pourrait reproduire avec Casemiro. Après cinq rencontres amicales, Casemiro est avec ses deux réalisations le troisième meilleur buteur du Real Madrid derrière Benzema et Cristiano Ronaldo (3 buts), excusez du peu. Ses talents à la finition associés à son travail de sape dans l’entrejeu en font un concurrent crédible pour une place de titulaire dans le onze madrilène selon la presse ibérique. Une situation qui a convaincu Sami Khedira qu’il n’allait pas avoir un rôle aussi important qu’espéré la saison prochaine.
Un travail de longue haleine
Pourtant tout ne semblait pas bien parti pour Casemiro. Arrivé sur la pointe des pieds en janvier 2013 pour un prêt de 6 mois, le joueur de Sao Paulo n’a disputé qu’une seule rencontre dans son intégralité la saison dernière, face au Betis Séville. Mais, l’été venu, le Real Madrid n’a pas hésité bien longtemps au moment de lever l’option d’achat du joueur de 21 ans. 6M d’euros et un contrat jusqu’en 2017 passés presque inaperçus au moment des signatures d’Isco et Illarramendi dans l’entrejeu. Ces arrivées, associées aux joueurs déjà présents (Xabi Alonso, Khedira, Modric entre autres), ne laissaient que peu d’espoir de temps de jeu au natif de Sao Jose dos Campos. Preuve ultime de la faible confiance accordée au joueur avant le début de la présaison, Casemiro est la seule recrue des Merengues à ne pas avoir eu droit à une présentation officielle. C’est à force de travail que le milieu de terrain s’est fait une place dans l’équipe-type madrilène. Luttant lors de chaque entraînement comme s’il s’agissait d’une rencontre officielle, le Brésilien a attiré le regard de Carlo Ancelotti par sa hargne et sa combativité comme l’a confié le joueur dans les colonnes d’As : «L’entraîneur est content de moi, expliquait-il après la rencontre face à l’Olympique Lyonnais avant de revenir sur leur relation particulière. C'est un grand monsieur, à l’écoute et il m'aide beaucoup. Il me félicite pour mon investissement (lors de chaque entraînement). Je suis très heureux même si le plus important, c'est l'équipe.» Evoluant la saison dernière avec la Cantera (l’équipe réserve), l’Auriverde doit son maintien dans l’effectif Merengue à Ramon Martinez qui le couvait et a fortement insisté pour que le club lève l’option d’achat. Un investissement que ni le club ni le joueur ne regrettent aujourd’hui. Si les retours progressifs de Xabi Alonso et d’Asier Illarramendi à leur meilleur niveau devraient assombrir légèrement l’horizon du Brésilien, il peut néanmoins y croire et voir la vie en rose. Loin d’être un monstre, le gentil Casemiro a sûrement trouvé le paradis pour éclore avec Carlo Ancelotti comme tuteur attentif.