Ils ont fait le triplé

Si le Bayern Munich remporte la Coupe d'Allemagne, ce samedi face à Stuttgart, il deviendra le septième club à réaliser un tel exploit, après le Celtic Glasgow, l'Ajax Amsterdam, le PSV Eindhoven, Manchester United, le FC Barcelone et l'Inter Milan. Foot123 vous propose de revivre ces moments d'exception.

Celtic Glasgow 1967 : A jamais le premier

Ils s’appelaient Gemmel, Murdoch, Johnstone, Chalmers ou Lennox. Ils étaient dirigés par Jock Stein. Le 25 mai 1967, sous le soleil de plomb de Lisbonne, les "petits gars" du Celtic Glasgow mirent à leurs pieds le grand Inter Milan du redoutable tacticien Helenio Herrera en guise de clap de fin d’une saison exceptionnelle, la plus belle saison de l'histoire du club. En 1967, le Celtic règne au "Pays du Kilt". Championnat, Cup et même League Cup, rien n’arrête le rival des Rangers. Les coéquipiers de Billy McNeill, portés par leur enthousiasme brillent en Coupe d'Europe des clubs champions, épargnés qu’ils sont par les tirages au sort successifs. Ils écartent aisément le FC Zurich puis le FC Nantes, les Yougoslaves de Vojvodina en quart de finale grâce à un but décisif de McNeill en toute fin du match retour à Glasgow, et enfin le Dukla Prague. Face à l’Inter, double vainqueur de l’épreuve reine du football européen en 1964 et 1965, les Écossais sont loin de partir favoris. Très vite mené après la transformation d’un penalty par le virtuose Sandro Mazzola (8e), le Celtic ne se décourage pas. Mieux même il prend progressivement l’ascendant sur son rival et plante deux banderilles par Gemmell (63e) puis Chalmers (84e). Il est dit que lors de cette saison 1966-1967, rien ne serait trop beau pour le Celtic. S.Bi.

Ajax Amsterdam 1972 : le total football

Une devinette résume à merveille la saison 1971-72 de l’Ajax Amsterdam, deuxième équipe à réussir le triplé C1-Championnat-Coupe après celle du Celtic Glasgow en 1967. Que s’est-il passé le 1er avril 1972 entre l’Ajax Amsterdam et l’équipe néerlandaise de Go Ahead Eagles ? Ce jour-là, les coéquipiers de Ruud Geels ont battu (3-2) le Grand Ajax Amsterdam de la saison 1971-1972. Pas une mince affaire lorsque l’on se souvient que ce fut la première et unique défaite d’une saison riche de 49 rencontres officielles. Au passage, du 3 octobre au 29 mars, le "Johan Cruyff FC", comme on l’appelait à l’époque, enchaîna une étourdissante série de 26 victoires consécutives toutes compétitions confondues. Tout simplement démentiel... Et lorsque l’on feuillette le livret jauni de ces années de nostalgie on s’aperçoit que les joueurs entraînés par Stefan Kovacs ont croisé la route des plus grands clubs européens de l’époque tels que Marseille, Arsenal, Benfica ou l’Inter Milan, l’exploit n’en a que plus de signification. En 1972, le football total a trouvé son maître. S.Bi.

PSV Eindhoven 1988 : Une cuvée exceptionelle

En 1988, le PSV Eindhoven est l’équipe phare du football hollandais. Doubles champions des Pays-Bas en titre, les Boeren vont réaliser une performance exceptionnelle en remportant le championnat et la Coupe des Pays-Bas mais également la Coupe d’Europe des clubs champions. Le PSV s’appuie sur une génération brillante, managée par Guus Hiddink avec Ronald Koeman aux commandes. Le parcours des Néerlandais n'est pas de tout repos. Ils vont d'ailleurs souffrir lors de chaque rencontre européenne, se qualifiant grâce au but inscrit sur terrain adverse face à Bordeaux puis face au Real Madrid avant de disposer de Benfica aux tirs au but. 1988, une année faste pour le football néerlandais qui va aussi s’adjuger l’Euro et voir Marco van Basten remporter le Ballon d’Or devant deux de ses compatriotes et coéquipiers Ruud Gullit et Frank Rijkaard. F.L.

FC Barcelone 2009 : Seul au monde

En 2009, Le FC Barcelone atteint les sommets. L’équipe catalane rafle tout sur son passage : Liga, Coupe du Roi et Ligue des champions. C’est la première et unique fois qu’un club espagnol réalise le triplé. Deux hommes marquent cette insolente réussite. Pep Guardiola a succédé à Frank Rijkaard, et pour lui le coup d'essai devient un coup de maître. Le tacticien issu de la Masia, le centre de formation du Barça, impose sa vision du jeu et remet au goût du jour le football total cher à Johan Cruyff. Lionel Messi, lui, s'affirme, chaque jour un peu plus comme le meilleur joueur du monde, son talent fait partout la différence. Le génie argentin inscrit 38 buts toutes compétitions confondues. Barcelone domine de la tête et des épaules la saison 2008-2009, infligeant de lourdes défaites à ses adversaires que ce soit en championnat ou en Ligue des champions. Le FC Barcelone est ce qui se fait de mieux en matière de football au XXIe siècle ! Aucun adversaire ne lui résiste, pas même Manchester United qui s'incline en finale de la C1 à Rome (0-2). La C1 constitue le troisième trophée d'une série de six ! Barcelone est seul au monde et entre dans l'Histoire. S.R.

Manchester United 1999, la consécration d'une génération dorée

Avec Ole Gunnar Solskjaer et Teddy Sheringham en "Super subs" (super remplaçants), il ne pouvait pas arriver grand chose à Manchester United en cette année 1999. Les deux attaquants, rarement titulaires mais toujours décisifs, ont offert la Ligue des champions à United dans le fameux Fergie Time. Le Bayern fait encore des cauchemards de la "baby face" du Norvégien (18 buts au total) qui les a crucifié à la 93e minute de jeu. Invaincus en Ligue des champions, les Red Devils ont soulevé la deuxième C1 de leur histoire. Deux ans après la retraite d'Eric Cantona, Sir Alex Ferguson avait parfaitement assuré l'avenir grâce à des jeunes du centre de formation. Beckham, Scholes, Giggs, Butt et les frères Neville menaient d'une main de maitre une équipe qui régnait alors sur toute l'Europe. Les fils spirituels de l'entraineur écossais prirent leur revanche sur Arsenal en récupérant le titre de champion d'Angleterre à la dernière journée, qu'ils avaient abandonné aux Gunners l'année précédente. Le bonheur fut total pour les Mancuniens lorsqu'ils soulevèrent pour la dixième fois de leur histoire la Cup. La fête dans les rues de Manchester fut à la hauteur de l'exploit réalisé par les Red Devils. Jamais une équipe anglaise n'avait réussi le fameux triplé. United l'a fait. La fierté de Sir Alex Ferguson en fut d'autant plus grande qu'il y est parvenu avec des jeunes du centre de formation. Un détail de taille, qui a toujours tenu à cœur du désormais retraité manager de MU. Cette génération dorée n'a subi que trois défaites en championnat cette année-là. Pour le reste, on compte 34 victoires en 59 matches toutes compétitions confondues. La "Red Army" de Ferguson n'avait jamais été aussi puissante. F.M.

Inter Milan 2010 : Les trois glorieuses

En 2010, l’Inter Milan réalise la plus belle saison de son histoire. Sous la direction de José Mourinho, le rouleau compresseur milanais va tout balayer sur son passage. En Serie A, les Nerazzurri décrochent un 18e Scudetto, le cinquième de suite, en coiffant la Roma sur le fil. Des Giallorossi qui subiront une nouvelle fois la loi des Lombards en finale de la Coupe d’Italie. Alors que Roberto Mancini n’avait jamais réussi à sublimer l’Inter en Ligue des champions, José Mourinho va y parvenir. Le Portugais transforme le club italien en une machine à gagner. Le nouveau schéma de jeu en 4-5-1 et la rigueur défensive instaurée par « Mou » vont transcender les joueurs interistes. L’Inter devient imbattable et ne perd aucun match de C1 en phase finale. Chelsea (en huitième de finale) et le FC Barcelone (en demi-finale) tombent face au génie tactique du Portugais. En finale, à Santiago Bernabeu, les Nerazzurri terrassent le Bayern Munich (2-0) grâce à un doublé de l’inévitable Diego Milito, auteur d’une saison monstrueuse (22 buts en Serie A et 6 en C1). Mais l’Argentin n’était pas seul, Sneijder, Eto’o, Maicon et Julio César ont également été des éléments indispensables dans cette épopée Nerazzurra. Après 45 ans d’attente, l’Inter triomphait pour la troisième fois de son histoire en C1. Javier Zanetti pouvait tranquillement soulever la Coupe aux grandes oreilles dans le ciel de Madrid, concluant une année de légende. A.P.