Formiga, la doyenne du Mondial

13/06/2019 à 10:20

Une cure de jouvence. À 41 ans, Formiga dispute actuellement sa septième Coupe du monde. Du jamais vu dans l’histoire du football mondial.

Formiga, la doyenne du Mondial

Formi, Formi…Formiga ! La milieu de terrain brésilienne est loin d’être une débutante. Titulaire face à la Jamaïque (3-0 pour le Brésil), la natif de Salvador bat un premier record : celle de la joueuse la plus âgée à participer à une rencontre de phase finale à 41 ans et 98 jours. Elle efface des tablettes une certaine Christie Rampone, défenseuse américaine, qui disputa son dernier Mondial à 40 ans et 11 jours.
Formiga commence à jouer au football au milieu des années 90 dans son pays natal. Une période durant laquelle la pratique du ballon rond pour une fille est mal perçue : « C’était une époque très dure où il n’était pas normal d’être une fille footballeuse. Il y avait plein de préjugés » confie-t-elle à Europe 1.
Mais la joueuse ne se décourage pas et poursuit son rêve.
Elle commence sa carrière en 1993 à Sao Paulo. La milieu de terrain y reste quatre saisons. Les dix premières années, Formiga évolue au Brésil avant une première expérience européenne au FC Rosengard (anciennement Malmo FF Dam). Une aventure de courte durée.
À partir de 2006, l’internationale brésilienne alterne entre le championnat nord-américain et brésilien. En 2017, le Paris Saint-Germain recrute « Formi » qui évolue à Sao José de-puis 2011. Sous la tunique parisienne, Miraildes Maciel Mota a disputé 60 rencontres et a marqué un but toutes compétitions confondues. Elle a prolongé son contrat avec le club de la capitale jusqu’en juin 2020.
Preuve que la Brésilienne n’a pas fini de marquer de son empreinte.

Une légende du football féminin

Retraitée de l’équipe nationale depuis la fin de l’année 2016, le sélectionneur Vadao décide de rappeler Formiga. Certainement pour l’immense expérience de la milieu défensive aux 187 sélections et 26 buts toutes compétitions confondues selon le site de la FIFA. La « Senhora » inspire le respect. Olivier Echouafni, entraîneur de la section féminine du PSG, ne cache pas son admiration : « C’est une légende planétaire, il n’y a pas de mots pour la décrire ». Avant de poursuivre : « C’est une chance pour moi de l’avoir. Quand elle arrêtera, j’espère qu’elle aura une statue, à Paris ou ailleurs, c’est une icône. »
Un constat que partage Grace Geyoro, sa jeune coéquipière en club : « On peut dire un peu quand même que c’est une légende ». 
Au-delà des hommages des différents acteurs du football féminin, cette femme de petit gabarit (1m62) force l’admiration de ces compatriotes masculins. À l’image de Marquinhos : « C’est impressionnant tout ce qu’elle a fait pour le football. Elle mérite tout ce qui lui arrive, c’est quelqu’un qui fait des efforts énorme alors qu’elle a beaucoup été jugée. Elle a gagné le respect. », salue le défenseur auriverde à Europe 1.

Malgré une carrière riche de vingt-six ans, « Formi » n’a jamais soulevé de trophées majeurs, que ce soit en club ou en sélection. Elle a remporté à cinq reprises la Copa America avec les Canarinhas (1998/2003/2010/2014/2018), puis une Coupe de France avec le PSG face à Lyon (2018). La « Senhora » a participé à six reprises aux Jeux olympiques pour deux médailles d’argent (2004/2008). Ce qui constitue un autre record de longévité.

Inusable, la milieu de terrain dispute une septième édition consécutive de la plus prestigieuse des compétitions. Comme le constate Alexandre Jaquin sur le site de RMC Sport : « 150 joueuses qui participent à la Coupe du monde en France n’étaient pas nées lorsque Formiga a disputé son premier Mondial ». C’était en 1995 en Suède. Elle fait mieux que les Mexicains Rafael Marquez et Antonio Carbajal ainsi que l’Allemand Lothar Matthaus, tous à cinq participations.Une statistique exceptionnelle pour une joueuse à un poste aussi exposé.

Troisième en 1999, finaliste malheureuse contre l’Allemagne en 2007 (2-0), Formiga et ses coéquipières, outsiders de la compétition, espèrent aller au bout. Pour une revanche de leurs homologues masculins vaincus ici même par les Bleus en 1998. Ce serait « FORMIDABLE ».

Florian GUÉLÉ-CHAUVIN.

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