Rétro 1990 : Les yeux de Schillaci et les larmes de Maradona
Phase finale disputée en Italie du 8 juin au 8 juillet 1990.
- Le Cameroun tire le premier coup de canon de cette Coupe du monde italienne, la plus joyeuse et la mieux organisée jusqu’à présent. Yannick Noah assiste à la première surprise du tournoi : la victoire, en match d’ouverture, des Camerounais sur le tenant du titre, l’Argentine. C’est François Oman-Biyik qui marque de la tête le but vainqueur. Et puis, Roger Milla va épater les foules italiennes. A 38 ans passés, il bat à lui seul la Roumanie (2 à 1) et, contre les Colombiens, il chipe la balle au gardien Higuita pour inscrire le but le plus rigolo du « Mondiale ».
- L’Italie remporte ses trois matches de poule avec, au cœur de son attaque, un énergumène quasiment inconnu, Salvatore Toto Schillaci. C’est le nouveau buteur de la « Squadra », soutenu par Giannini et le nouveau phénomène du calcio, Roberto Baggio.
- Dans l’antre de Diego Maradona, dans le stade San Paolo de Fuorigrotta, à Naples, les Italiens vont être stoppés en demi-finale par l’Argentine. C’est encore Schilacci qui ouvre la marque mais les hommes de Bilardo égaliseront en deuxième mi-temps par Caniggia. Les tirs au but feront sangloter l’Italie.
- Dans l’autre demi-finale, Angleterre-Allemagne, on se partage la domination. La bataille est féroce mais quelquefois spectaculaire. Paul Gascoigne, comique troupier et footballeur de génie, prend son deuxième carton jaune du tournoi et comprend à cet instant qu’il ne jouera pas la finale si les Britanniques se qualifient. Seul, loin du ballon et de ses équipiers, il éclate en sanglots. Larmes inutiles, l’Angleterre sera éliminée. Encore une fois aux tirs au but !
- Bernard Tapie, le matin de la finale, annonce spectaculairement au cours d’une conférence de presse, qu’il vient de se rendre propriétaire de la marque Adidas. Le président de l’OM est à son apogée.
- Rebelotte à Rome. On retrouve quatre ans plus tard les mêmes finalistes qu’à Mexico. Cette fois, c’est l’Allemagne qui va battre l’Argentine grâce à un penalty injustement sifflé par l’arbitre mexicain M. Codesal et transformé par Brehme. Beckenbauer et ses joueurs méritaient tout de même cette troisième victoire en Coupe du monde.
FINALE
8 juillet 1990 à Rome (Stade Olympique)
RF ALLEMAGNE - ARGENTINE : 1-0 (0-0)
73 606 spectateurs/Arbitre : M. Codesal Mendez (Mexique)
But : Brehme (85e s.p.) pour la RF Allemagne.
RF ALLEMAGNE : Illgner - Brehme, Augenthaler, Kohler, Berthold (Reuter, 75e) - Buchwald, Hässler, Matthäus (Cap.), Littbarski - Völler, Klinsmann. Entr. : Franz Beckenbauer.
ARGENTINE : Goycochea - Simon, Serrizuela, Ruggeri, Sensini (Monzon, 46e) (expulsé, 65e), Lorenzo - Basualdo, Burruchaga (Calderon, 54e), Troglio, Maradona (Cap.) – Dezotti (expulsé, 87e). Entr. : Carlos Bilardo.
Le film de la finale
1-0 (85e) Percée dans l’axe de Matthäus, qui lance en profondeur Völler. Sensini met la jambe, Völler tombe, l’arbitre siffle penalty. Brehme transforme d’un tir croisé à ras de terre du droit.
Buteurs :
- Schillaci (Italie), 6 buts
- Skuravy (Tchécoslovaquie), 5 buts
- Milla (Cameroun), Lineker (Angleterre), Michel (Espagne), Matthäus (RF Allemagne), 4 buts
- Platt (Angleterre), Brehme, Klinsmann, Völler (RF Allemagne), 3 buts
- Caniggia (Argentine), Careca, Müller (Brésil), Redin (Colombie), Bilek (Tchécoslovaquie), R. Baggio (Italie), Jozic, Pancev, Stojkovic (Yougoslavie), Balint, Lacatus (Roumanie), 2 buts.
Meilleure attaque : RF Allemagne (15 buts)
BILAN
52 matches, 115 buts marqués, 18 penalties accordés (13 transformés), 16 expulsés.
La dream team : Goycoechea (Argentine) – Bergomi (Italie), Baresi (Italie), Buchwald (RFA), Brehme (RFA) – Scifo (Belgique), Stojkovic (Yougoslavie), Matthäus (RFA), Platt (Angleterre) – Schillaci (Italie), Maradona (Argentine).
LE GROUPE (en gras les clubs des joueurs ayant disputé au moins un match)
Augenthaler Klaus, défenseur, 32 ans, Bayern Munich. 27/27 (1983-1990)
Aumann Raimond, gardien.
Bein Uwe, milieu, Eintracht Francfort.
Berthold Thomas, défenseur, 25 ans, AS Roma. 42/62 (1985-1994)
Brehme Andreas, défenseur, 29 ans, Inter Milan. 57/86 (1984-1994)
Buchwald Guido, défenseur, 29 ans, VfB Stuttgart. 39/76 (1984-1994)
Hässler Thomas, milieu, 24 ans, FC Cologne. 16/83 (1988-1997)
Hermann Gunther, milieu.
Illgner Bodo, gardien, 23 ans, FC Cologne. 22/54 (1987-1994)
Klinsmann Jürgen, attaquant, 25 ans, Inter Milan. 25/97 (1987-1997)
Köhler Jürgen, défenseur, 24 ans, Bayern Munich. 31/92 (1986-1997)
Köpke Andreas, gardien.
Littbarski Pierre, milieu, 30 ans, FC Cologne. 73/73 (1981-1990)
Matthäus Lothar, milieu, 30 ans, Inter Milan. 81/122 (1980-1994)
Mill Frank, attaquant.
Möller Andreas, milieu, Borussia Dortmund.
Pflügler Hans, défenseur, Bayern Munich.
Reuter Stefan, défenseur, 23 ans, Bayern Munich. 22/62 (1987-1997)
Riedle Karl-Heinz, attaquant, Werder Brême.
Steiner Paul, défenseur.
Thon Olaf, milieu, Bayern Munich.
Völler Rudi, attaquant, 30 ans, AS Roma. 69/90 (1982-1994)
Beckenbauer Franz, entraîneur.