Rétro 1970 : Un Brésil de rêve...
Etait ce la plus belle équipe de tous les temps ? C'était en tout cas l'une des plus belles à voir jouer. Il y avait Pelé, bien sûr, mais aussi tous les autres. Une pléiade d'artistes, de magiciens, qui ont fait rêver des décennies de supporters.
PHASE FINALE
Disputée au Mexique du 31 mai au 21 juin 1970.
- L’Amérique latine se découvre un nouvel artiste. Il est péruvien, beau gosse et footballeur de talent. Sous la baguette et les bons conseils du Brésilien Didi, la jeune équipe du Pérou lance, sous les feux du grand soleil de Mexico, le génial Teofilo Cubillas, avant-centre déroutant par sa technique et sa force de pénétration.Pour le premier match de son équipe, contre la Bulgarie, il inscrit un but fabuleux, dribblant trois adversaires et terminant son action par une « lucarne » de rêve. Contre le Maroc, Cubillas, âgé de 22 ans, marque deux buts étincelants et permet au Pérou de courir vers les quarts de finale où le Brésil, futur vainqueur de l’épreuve, l’empêchera d’aller plus loin.
- Quelle mouche a donc piqué Alf Ramsey pour qu’il fasse sortir Bobby Charlton, métronome d’une équipe anglaise qui mène 2 à 0 devant l’Allemagne ? Toujours est-il qu’à partir de cet instant, la mécanique britannique se dérègle et les Allemands ont plus de champ, plus d’espaces. Ils reviennent au score, égalisent par le vieux tigre de Seeler. C’est la prolongation. L’Angleterre va perdre son titre et rentrer à la maison. Gerd Müller marque à la 108e minute. le but du 3 à 2 et il efface du même coup le douloureux souvenir de la finale perdue à Wembley il y a quatre ans.
- La belle image du combattant héroïque sera fixée pour l’éternité. Franz Beckenbauer entre dans la légende. Dans le match fou et superbe que cinquante champions considèreront vingt-sept ans plus tard comme « le match du siècle », il devient le jeune empereur d’une équipe allemande qui sera longtemps menée à la marque par l’Italie. A 1 à 1, on approche de la prolongation lorsque Beckenbauer se blesse à l’épaule. Il va souffrir pendant une demi-heure et porter un bandage qui bloquera son bras droit. Pas moins de cinq buts seront inscrits dans cette émouvante course-poursuite qui va passionner tous les téléspectateurs européens et se terminera par la victoire de l’Italie 4 à 3.
- L’Italie se déchire : Mazzola ou Rivera, Rivera ou Mazzola. Il n’y a qu’une place pour deux et c’est la plus belle, celle du créateur, du meneur de jeu, du maestro. Les journaux prennent parti et se chamaillent pour la titularisation de l’un ou de l’autre, bataille d’autant plus rude que l’un joue à l’Inter (Mazzola), l’autre au Milan (Rivera). Pour la finale contre un Brésil somptueux, c’est Mazzola, plus collectif, qui est titularisé. Rivera, incomparable technicien mais un peu trop personnel, entrera à huit minutes de la fin à la place de Boninsegna. Peine perdue. Il n’empêchera pas Pelé et sa troupe d’artistes de remporter une troisième Coupe du monde.
FINALE
21 juin à Mexico (Stade Aztèque)
BRESIL - ITALIE : 4-1 (1-1)
107 000 spectateurs/Arbitre : M. Glöckner (RD Allemagne)
Buts : Pelé (18e), Gerson (66e), Jaïrzinho (71e), Carlos Alberto (87e) pour le Brésil. Boninsegna (37e) pour l’Italie.
BRESIL : Felix - Carlos Alberto (Cap.), Brito, Piazza, Everaldo - Clodoaldo, Gerson - Jaïrzinho, Tostao, Pelé, Rivelino. Entr. : Mario Zagallo.
ITALIE : Albertosi - Burgnich, Cera, Rosato, Facchetti (Cap.) - Bertini (Juliano, 73e), Mazzola, De Sisti - Domenghini, Boninsegna (Rivera, 84e), Riva. Entr. : Ferruccio Valcareggi.
Le film de la finale
1-0 (18e) Remise en touche de Tostao sur Rivelino à 6 mètres de la ligne de but. Centre instantané de ce dernier suivi d’une tête piquée de Pelé qui fait mouche malgré la charge de Burgnich.
1-1 (37e) talonnade de Clodoaldo interceptée par Boninsegna. Felix sort de ses 18 mètres, mais le ballon est repris par Boninsegna qui pousse Riva pour marquer dans le but vide.
2-1 (66e) Everaldo lance Jaïrzinho sur la gauche ; celui-ci est contré par Facchetti, mais la balle est récupérée par Gerson qui, après avoir dribblé Facchetti, marque d’un tir croisé des 18 mètres.
3-1 (71e) Everaldo donne à Gerson dans le rond central ; ce dernier ouvre sur Pelé aux 6 mètres, qui remet le ballon de la tête à Jaïrzinho, qui parvient à la glisser de près dans les filets.
4-1 (87e) Slalom de Clodoaldo au milieu, passe à Rivelino, puis à Jaïrzinho qui dribble Facchetti à 20 mètres à gauche et donne latéralement pour Pelé. Celui-ci sert sur sa droite Carlos Alberto lancé, dont la reprise fait mouche.
Buteurs :
- Gerhard Müller (RF Allemagne), 10 buts
- Jaïrzinho (Brésil), 7 buts
- Cubillas (Pérou), 5 buts
- Pelé (Brésil), Byschovetz (URSS), 4 buts
- Rivelino (Brésil), Seeler (RFA), Riva (Italie), 3 buts
- Lambert, Van Moer (Belgique), Tostao (Brésil), Petras (Tchécoslovaquie), Boninsegna, Rivera (Italie), Valdivia (Mexique), Gallardo (Pérou), Dumitrache (Roumanie), 2 buts.
Meilleure attaque : Brésil (19 buts)
BILAN
32 matches, 95 buts marqués, 4 penalties accordés (transformés), aucun expulsé.
La dream team
Mazurkiewicz (Uruguay)
Carlos Alberto (Brésil), Cera (Italie), Moore (Angleterre), Facchetti (Italie)
Clodoaldo (Brésil), Beckenbauer (RFA), Overath (RFA)
Jaïrzinho (Brésil), G. Müller (RFA), Pelé (Brésil).
LE GROUPE (en gras les clubs des joueurs ayant disputé au moins un match)
Ado E. Roberto Stinghen, gardien.
Baldochi José Guilherme, défenseur.
Brito (Hercules Brito Ruas), défenseur, 30 ans, Flamengo. 34/47 (1964-1972)
Carlos Alberto Torres, défenseur, 28 ans, Santos FC. 47/54 (1964-1977)
Clodoaldo Tavares Santana , défenseur, 20 ans, Santos FC. 13/40 (1969-1974)
Dario Dos Santos José, attaquant.
Edu (Jonas Eduardo Americo), défenseur, Santos FC.
Everaldo Marques da Silva, défenseur, 27 ans, Gremio Porto Alegre. 14/24 (1967-1972)
Felix Mielli Venerando, gardien, 28 ans, Fluminense. 29/39 (1965-1972)
Fontana José Ancheta, défenseur.
Gerson Nunes de Oliveira, milieu, 29 ans, Sao Paulo FC. 65/77 (1959-1972)
Jaïrzinho (Jaïr Ventura Filho), attaquant, 25 ans, Botafogo. 52/83 (1964-1982)
Joel Emerson, gardien.
Leao Emerson, gardien.
Marco Antonio Feliciano, défenseur, Fluminense.
Paulo Cesar Caju (Paulo Cesar Lima), milieu, Botafogo.
Pelé (Edson Arentes do Nascimento), attaquant, 30 ans, Santos FC. 88/92 (1957-1971)
Piazza (Wilson da Silva Piazza), défenseur, 27 ans, Cruzeiro Belo Horizonte. 22/52 (1967-1975)
Rivelino Roberto, attaquant, 24 ans, Corinthians. 27/94 (1965-1978)
Roberto Miranda (Roberto Lopez Miranda), attaquant, Botafogo.
Tostao (Eduardo Gonçalves de Andrade), attaquant, 23 ans, Cruzeiro Belo Hor. 43/55 (1966-1972)
Ze Maria Rodriguez Alves, défenseur.
Zagallo Mario (Mario Jorge Lobo Zagallo), entraîneur.