Rétro 1958 : le monde découvre Pelé
L’épopée suédoise restera longtemps une éblouissante référence pour le football français. C’est la première fois que les Bleus vont aussi loin dans le tournoi mondial et qu’ils parviennent en demi-finale. Là, ils tombent les armes à la main devant unBrésil somptueux. Un Brésil qui se découvre un jeune roi de 17 ans, Edson Arentes do Nascimento, dit Pelé.
PHASE FINALE
Disputée en Suède du 8 au 29 juin 1958.
- L’épopée suédoise restera longtemps une éblouissante référence pour le football français. C’est la première fois que les Bleus vont aussi loin dans le tournoi mondial et qu’ils parviennent en demi-finale. Là, ils tombent les armes à la main devant unBrésil somptueux. Un Brésil qui se découvre un jeune roi de 17 ans, Edson Arentes do Nascimento, dit Pelé.
- Le trio Kopa-Fontaine-Piantoni suscite l’admiration de la presse suédoise et britannique. « Il faut remonter très loin dans l’histoire du football suédois pour trouver le souvenir de mouvements aussi élégants que ceux des Français », écrit l’éditorialiste du Svenska Dagbladet. Pour le Daily Express, « la France remportera cette Coupe du monde si elle peut maintenir la forme qu’elle a manifestée en laminant les chevaux de labour de l’Irlande du Nord ».
- Cinq millions de Français suivent la demi-finale France-Brésil à la télévision où officie l’excellent Jacques Sallebert. C’est un match intense, spectaculaire, avec des renversements inattendus. Vava marque pour le Brésil. Fontaine égalise. Didi redonne l’avantage au Brésil avant que Jonquet ne se blesse dans un choc avec Vava. Les règlements de la FIFA n’autorisent pas encore les remplacements en cours de match. Les Bleus joueront à dix jusqu’au bout du match devant un immense Brésil où Pelé marque trois fois en seconde mi-temps. A sept minutes de la fin, Roger Piantoni, le virtuose au pied gauche magique de l’attaque française, réduit la marque à 5 à 2. Il croise un tir victorieux après avoir dribblé trois joueurs brésiliens.
- La France décroche finalement la troisième place en battant l’Allemagne 6 à 3 dont 4 buts de l’inarrêtable Justo Fontaine qui deviendra, probablement pour l’éternité, le meilleur buteur d’une phase finale de Coupe du monde avec 13 buts.
- C’est le quadrimoteur du président de la République brésilienne qui a ramené l’équipe Championne du monde à Rio. Il aura fallu attendre la sixième édition de cette Coupe Jules-Rimet pour consacrer enfin une équipe que l’on tenait depuis longtemps pour la meilleure et la plus belle de la planète. La réception sera triomphale. Des millions de Brésiliens restent dans la rue, dansent la samba et se battent à coup de fleurs. Chacun des joueurs aura en récompense officielle une maison, un poste de télévision et un chronomètre en or.
- Garrincha qui n’en finit plus de dribbler sur le côté gauche et Zagallo, futur entraîneur des Brésiliens en 1970 et 1998, lui aussi remarquable technicien, apportent presque tous leurs ballons dans les pieds de Pelé. Le monde entier découvre Garrincha, jeune et pauvre paysan aux jambes arquées, inapte au football selon le médecin de son village. De son vrai nom Manuel Francisco dos Santos, il avait pris le nom d’un oiseau tropical insaisissable qu’il se plaisait à chasser, un garrincha. Les vieilles images de cinéma nous rappellent qu’il fut et qu’il est resté le meilleur ailier du monde. Personne ne l’a dépassé. Il est mort sans le sou il y a quelques années, dans la misère d’un hôpital délabré de la banlieue de Rio.
FINALE
29 juin 1958 à Stockholm (Rasunda Stadion)
BRESIL - SUEDE : 5-2 (2-1)
49 737 spectateurs/Arbitre : M. Guigue (France).
Buts : Liedholm (4e), Simonsson (80e) pour la Suède. Vava (9e, 32e), Pelé (55e), 90e), Zagallo (68e) pour le Brésil.
BRESIL : Gilmar - Djalma Santos, Bellini (Cap.), Orlando, Nilton Santos - Zito, Didi - Garrincha, Vava, Pelé, Zagallo. Entr. : Vicente Feola.
SUEDE : Svensson - Bergmark, Gustavsson, Axbom - Börjesson, Parling - Hamrin, Gren, Simonsson, Liedholm (Cap.), Skoglund. Entr. : George Raynor.
Le film de la finale
0-1 (4e) Ouverture de Börjesson sur Simonsson à droite ; centre de ce dernier, parallèlement à la ligne des 18 mètres. Liedholm reprend la balle, dribble Orlando puis Bellini et bat Gilmar d’un tir croisé des 18 mètres.
1-1 (9e) Service lobé de Didi pour Vava ; Axbom repousse la balle, que Zito récupère pour servir Garrincha sur la droite. Celui-ci déborde Axbom, puis Parling et place un centre tendu que Vava détourne dans le but.
2-1 (32e) Pelé remonte la balle de ses propres 18 mètres, sert Zito qui alerte Garrincha. Ce dernier déborde de nouveau Axbom, place le même centre et Vava le reprend de façon identique.
3-1 (55e) Nilton Santos intercepte un mauvais dégagement de Bergmark et effectue une passe lobée de 35 mètres pour Pelé, qui amortit de la poitrine, malgré la charge de Parling, effectue un grand pont, aérien, sur Gustavsson, et place un tir croisé de volée.
4-1 (68e) Corner de Zagallo renvoyé par Gustavsson ; Pelé tire de 25 mètres, Parling détourne et la balle va sur la gauche où se précipitent Bergmark et Zagallo. Ce dernier sort vainqueur du contre et fusille Svensson aux 6 mètres.
4-2 (80e) Liedholm effectue un une-deux avec Gren puis ouvre sur Simonsson à la limite du hors-jeu. Bellini et Orlando s’arrêtent tandis que Simonsson va marquer sans opposition.
5-2 (90e) Dans le rond central, Bellini sollicite Pelé, qui d’une talonnade sert Zagallo et va se replacer pour reprendre de la tête le centre de celui-ci.
Buteurs :
- Fontaine (France), 13 buts.
- Pelé (Brésil), Rahn (RFA), 6 buts
- Vava (Brésil), McParland (Irlande du Nord), 5 buts
- Zikan (Tchécoslovaquie), Tichy (Hongrie), Hamrin, Simonsson (Suède), 4 buts
- Corbatta (Argentine), Kopa, Piantoni (France), Schäfer (RFA), Veselinovic (Yougoslavie), 3 buts
- Altafini (Brésil), Dvorak, Hovorka (Tchécoslovaquie), Kevan (Angleterre), Wisnieski (France), Seeler (RFA), Petakovic (Yougoslavie), Agüero, Amarilla, Parodi, Romero (Paraguay), Liedholm (Suède), Allchurch (Galles), Iljin, A. Ivanov (URSS).
Meilleure attaque : France (23 buts)
BILAN
35 matches, 126 buts marqués, 7 penalties accordés (transformés), 2 expulsés.
La dream team : Gregg (Irlande du Nord) – Bergmark (Suède), Bellini (Brésil), N. Santos (Brésil) – Zito (Brésil), Didi (Brésil) – Garrincha (Brésil), Fontaine (France), Kopa (France), Pelé (Brésil), Hamrin (Suède).
LE GROUPE (en gras les clubs des joueurs ayant disputé au moins un match)
Bellini Hideraldo Luiz, défenseur, 28 ans, Vasco Gama. 14/51 (1957-1966)
Canhoteiro, attaquant.
Castilho Carlos José, gardien.
De Sordi Nilton, défenseur, Sao Paulo FC.
Dida Edson Alves De Santarosa, attaquant.
Didi (Valdir Pereira), milieu, 29 ans, Botafogo. 47/68 (1952-1962)
Dino (Sani Dino), milieu, Sao Paulo FC.
Djalma Santos (Djalma dos Santos), défenseur, 29 ans, Portuguesa S.P. 49/100 (1952-1968)
Garrincha (Manoel dos Santos), attaquant, 24 ans, Botafoga. 12/50 (1955-1966)
Gilmar dos Santos Neves, gardien, 28 ans , Corinthians. 37/95 (1953-1969)
Gino Orlando, attaquant.
Joel Antonio Martins, attaquant, Flamengo.
Mauro Ramos de Oliveira, milieu.
Mazzola (José Joao Altafini), attaquant, Palmeiras.
Moacyr, attaquant.
Nilton Santos (Nilton dos Santos), défenseur, 31 ans, Botafogo. 51/74 (1949-1962)
Orlando (Orlando Peçanha de Carvalho) , défenseur, 22 ans, Vasco Gama. 07/30 (1958-1966)
Pelé (Edson Arentes do Nascimento), attaquant, 17 ans, Santos FC. 09/92 (1957-1971)
Vava (Edvaldo Izidio Neto), attaquant, 23 ans, Vasco Gama. 09/22 (1952-1964)
Zagallo (Mario Jorge Lobo Zagallo), attaquant, 27 ans, Flamengo. 09/33 (1958-1964)
Zito (José Ely de Miranda), milieu, 26 ans, Santos FC. 12/45 (1955-1966)
Zozimo (Zozimo Alves Calazans), milieu.
Feola Vicente, entraîneur.
LE PARCOURS DE LA FRANCE
PREMIER TOUR (Groupe 2)
8 juin 1958 à Norrkoping
FRANCE - PARAGUAY : 7-3 (2-2)
16 500 spectateurs/Arbitre : M. Gardeazabal (Espagne).
Buts : Fontaine (25e, 30e, 68e), Piantoni (51e), Wisnieski (62e), Kopa (70e), Vincent (84e) pour la France; Amarilla (21e, 43e s.p.), Romero (50e) pour le Paraguay
FRANCE : Remetter - Kaelbel, Jonquet, Lerond, Penverne, Marcel, Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent.
PARAGUAY : Mageregger - Arevalo, Lezcano, Miranda, Achucarro, Villalba, Aguero, Parodi, Romero, Re, Amarilla.
11 juin 1958 à Vasteras
YOUGOSLAVIE - FRANCE : 3-2 (1-1)
12 000 spectateurs/Arbitre : M. Griffiths (Galles).
Buts : Petakovic (16e), Veselinovic (63e, 87e) pour la Yougoslavie; Fontaine (5e, 85e) pour la France
YOUGOSLAVIE : Beara - Tomic, Zebec, Crnkovic, Krstic, Boskov, Petakovic, Veselinovic, Milutinovic, Sekularac, Rajkov
FRANCE : Remetter - Kaelbel, Jonquet, Marche, Penverne, Lerond, Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent
15 juin 1958 à Orebro
FRANCE - ECOSSE : 2-1 (2-0)
13 550 spectateurs/Arbitre : M. Brozzi (Argentine).
Buts : Kopa (22e), Fontaine (45e) pour la France; Baird (66e) pour l’Ecosse
FRANCE : Abbes - Kaelbel, Jonquet, Lerond, Penverne, Marcel, Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent
ECOSSE : Brown - Caldow, Evans, Hewie, Turnbull, Mackay, Collins, Murray, Mudie, Baird, Imlach
Classement : 1. France 4 pts (+ 4) ; 2. Yougoslavie 4 pts (+ 1) ; 3. Paraguay 3 pts ; 4. Ecosse 1 pt.
QUARTS DE FINALE
19 juin 1958 à Norrköping
FRANCE - IRLANDE DU NORD : 4-0 (1-0)
11 800 spectateurs/Arbitre : M. Gardeazabal (Espagne).
Buts : Wisnieski (44e), Fontaine (56e, 64e), Piantoni (68e) pour la France.
FRANCE : Abbes - Kaelbel, Lerond, Penverne - Jonquet, Marcel - Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent.
IRLANDE DU NORD : Gregg - Keith, McMichael, Blanchflower, Cunningham, Cush, Bingham, Casey, Scott, McIlroy, McParland.
DEMI - FINALES
24 juin 1958 à Stockholm
BRESIL - FRANCE : 5-2 (2-1)
27 100 spectateurs/Arbitre : M. Griffiths (Galles).
Buts : Vava (2e), Didi (39e), Pelé (52e, 64e, 75e) pour le Brésil. Fontaine (9e), Piantoni (82e) pour la France.
BRESIL : Gilmar - de Sordi, N. Santos, Zito, Bellini, Orlando, Garrincha, Didi, Vava, Pelé, Zagallo.
FRANCE : Abbès - Kaelbel, Lerond, Penverne - Jonquet, Marcel - Wisnieski, Fontaine, Kopa, Piantoni, Vincent.
MATCH DE CLASSEMENT
28 juin 1958 à Göteborg
FRANCE - RF ALLEMAGNE : 6-3 (3-1)
20 000 spectateurs/Arbitre : M. Brozzi (Argentine).
Buts : Fontaine (15e, 36e, 77e, 89e), Kopa (27e s.p.), Douis (50e) pour la France. Cieslarczyk (17e), Rahn (52e), Schäfer (83e) pour la France.
FRANCE : Abbes - Kaelbel, Lafont, Lerond - Penverne, Marcel - Wisnieski, Douis, Kopa, Fontaine, Vincent. Entr. : Batteux.
RF ALLEMAGNE : Kwiatkowski - Stollenwerk, Erhardt, Schnellinger, Wewers, Szymaniak, Rahn, Sturm, Kelbassa, Schäfer, Cieslarczyk.
LES PLUS JEUNES, LES PLUS …
Le plus jeune Le plus âgé
Joueur Pelé (BRE) 17 ans 235 jours Labruna (ARG) 39 ans 260 jours
Gardien Mayeregger (PAR) 24 ans 109 jours Svensson (SUE) 32 ans 230 jours
Buteur Pelé (BRE) 17 ans 239 jours Gren (SUE) 37 ans 236 jours
Champion Pelé (BRE) 17 ans 249 jours N. Santos (BRE) 33 ans 44 jours
Finaliste Pelé (BRE) 17 ans 249 jours Gren (SUE) 37 ans 241 jours
Médaillé Pelé (BRE) 17 ans 244 jours Gren (SUE) 37 ans 236 jours
Capitaine Aguero (PAR) 22 ans 349 jours Hidegkuti (HON 36 ans 104 jours
Entraîneur Trellez (MEX) 38 ans 312 jours Herberger (ALL) 61 ans 92 jours
Arbitre Codesal (URU) 30 ans 231 jours Mowatt (ECO) 50 ans 72 jours