Talisca, diamant brut de Besiktas

02/12/2017 à 11:01

Rapidement encensé lors de ses débuts à Benfica, en 2014, Talisca a mis du temps à confirmer les espoirs placés en lui. Prêté pour deux saisons à Besiktas, il revit en Turquie où il s’est fait une spécialité : être décisif dans les grands matchs.

Talisca, diamant brut de Besiktas

Anderson Souza Conceição voit le jour à Feira de Santana, sur la côte Atlantique. Il se fait rapidement repéré par son physique atypique pour un joueur offensif. Encore plus au Brésil, pays de Garrincha, Pelé et autres Neymar. Maigre et chétif, ses coéquipiers lui attribuent un surnom en rapport avec sa morphologie : Talisca, la planche en portugais. Techniquement au-dessus du lot, il intègre le centre de formation de l’EC Bahia, à 15 ans. En 2013, il remporte le prestigieux tournoi de Toulon et débute, quelques mois plus, en championnat brésilien, à 19 ans. Après seulement 33 matchs et 4 buts en pro, Benfica le recrute pour 4 millions d’euros, à l’été 2014. Comme souvent, les Aigles font un pari sur l’avenir avec un jeune joueur sud-américain qui n’avait alors pas prouvé grand-chose.

Des débuts tonitruants

Arrivé sur la pointe des pieds, au Portugal, Talisca s’impose immédiatement dans l’effectif de Jorge Jesus. Pour son 5e match chez les Rouges, il réalise une performance éclatante avec un triplé contre le Vitoria Setubal. Sa ligne de statistique affiche 8 buts lors des 9 premières journées de championnat. En Ligue des Champions, il offre la victoire à son équipe contre Monaco (1-0). Des prouesses qui lui permettent d’être appelé en sélection brésilienne même s’il reste sur le banc. Son nom est alors associé aux plus grands clubs européens. Mais la suite est beaucoup plus difficile et il perd peu à peu sa place de titulaire au profit de Jonas, Lima ou Mitroglou. Dans une équipe qui tourne bien et enchaine les titres de champion du Portugal, il grappille du temps de jeu en étant baladé à différents postes. Mais rarement à celui qu’il préfère : en neuf et demi. Avec seulement trois buts en championnat, lors de sa deuxième saison, un départ devient inévitable pour le gaucher qui culmine à 1m91 sous la toise.

Se relancer en Turquie

A l’été 2016, Talisca prend alors la direction de la Turquie et de Besiktas pour un prêt de deux saisons. Un pari risqué qui aurait pu le faire tomber dans l’oubli. Mais dans la furie du Vodafone Park, le Brésilien s’éclate. Placé derrière le buteur, Cenk Tosun, il marque 13 buts en 22 rencontres de championnat, malgré une fracture du métatarse à la fin de l’année. Mais c’est surtout sur la scène européenne qu’il se fait remarquer. En Ligue des Champions, où il joue un vilain tour à… Benfica, en égalisant à la dernière minute. Puis dans la petite sœur, la Ligue Europa, où il aurait pu éliminer, à lui tout seul, l’Olympique Lyonnais, en quart de finale, grâce à deux buts et une passe décisive. Cette année, il récidive en LDC avec trois buts en cinq matchs et une qualification pour les huitièmes déjà acquise. C’est sans doute pour cela que Benfica a essayé de le faire revenir, l’été dernier. Les Lisboètes peuvent, au moins, se réjouir en pensant à la plus-value qu’ils risquent de réaliser dans les prochaines semaines. Ce week-end, Besiktas affronte Galatasaray, dans l’un des derbies les plus chauds de Turquie. Lors du dernier affrontement d’Istanbul, le natif de Feira de Santana avait inscrit l’unique but de la rencontre. Voilà une nouvelle occasion pour le numéro 94 des Noirs et Blancs de continuer à construire sa réputation d’homme des grands rendez-vous.

Clovis CANIVENC.

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