Les clauses libératoires, un système en question

09/07/2017 à 12:30

À l’image de la prolongation début juillet, de l’attaquant barcelonais, Lionel Messi à 300 millions d’euros, les clauses libératoires montrent à quel point les clubs sont prêts à tout pour conserver leurs meilleurs éléments, voire à augmenter les enchères. Mais à quoi servent-elles ? Sont-elles autorisées ? En théorie interdite en France, certains clubs n’hésitent pas à contourner l’interdiction.

Les clauses libératoires, un système en question

Le mercato estivale bat son plein. Tout comme les (très chères) clauses libératoires qui affluent sur le marché des transferts et augmentent depuis ces dernières années. La clause libératoire est une convention, inscrite dans le contrat d’un sportif, qui contraint souvent les clubs -atteints de “fièvres acheteuses”- à payer une somme conséquente au club auquel le joueur appartient pour pouvoir le recruter. Une méthode dissuasive qui permet de diminuer les possibilités, aux équipes intéressées, de procéder à un transfert. Pour simplifier, il s’agit de limiter les négociations. De plus en plus présentent, ces clauses peuvent atteindre des montants surréalistes. En témoigne la dernière prolongation de lionel Messi, meilleur buteur de l’histoire du FC Barcelone (507 buts en 583 matches), montant total : 300 millions d’euros ! Suffisant pour calmer certains courtisans biens fortunés comme Manchester City, le Paris-Saint-Germain ou certains clubs chinois.

Des clauses interdites en France, mais pratiquées sous seing privé

Obligatoire en Espagne, autorisée au Portugal, en Italie et en Angleterre, la législation des clauses libératoires est différente selon les grands championnats. En théorie, cette pratique est tout simplement interdite par la Ligue de Football Professionnel (Article 202 de la LFP)*. Le non-respect de cette règle rend impossible l'homologation du contrat par les instances de la LFP. Pourtant certains clubs ont réussi à contourner la règle. Ils ont recours à ce que l’on appel un acte sous seing privé. C’est un contrat signé, indépendamment du contrat de travail, entre le club et le joueur dans lequel les deux parties insèrent ladite clause libératoire. Une pratique utilisée par l’OGC Nice avec son attaquant français, Alassane Pléa, pour une revalorisation de 50 millions d’euros. Des sanctions existent pour limiter ce système, notamment dans le cadre de l'article 257 de la Charte du Football Professionnel. Il s’avère que ces mesures sont pour le moins inefficaces : l’amende encourue par les clubs utilisant cette méthode est de maximum 15 000 euros quand le montant des transferts de joueurs se comptent en millions ! Ces clauses libératoires ont un côté pervers, elles sont censées assurer le respect des engagements des footballeurs, pourtant elles faussent leur valeur marchande. Elles ne prennent pas en compte les nombreuses variables qui entrent en compte dans le calcul du prix d'un joueur comme son âge, le poste qu'il occupe et sa provenance. Ces clauses ouvrent également la porte à tous les excès : la Clause libératoire de Cristiano Ronaldo et de Gareth Bale dépasse le milliard d’euros ! Celle de Gianluigi Donnarumma (18 ans), jeune gardien du Milan AC, pourrait atteindre les 75 millions d’euros minimum. Pas encore autorisée dans l’Hexagone, cette pratique serait un bon moyen d'harmoniser les règles des transferts à l'échelle européenne et mettre les plus grands championnats du continent sur un pied d'égalité. Elle améliorerait la transparence des différents mercatos. Une choses est sûre : nous n’en n’avons pas fini avec les clauses libératoires ! * Article 202 - «Les dirigeants de clubs ne peuvent conclure un contrat contenant une "clause libératoire", prévoyant avant terme, en contrepartie d’une indemnité, la rupture de la relation contractuelle par l’un ou l’autre des cocontractants, une "clause résolutoire" ou une clause de résiliation unilatérale avec un joueur professionnel français ou étranger qu’il s’agisse du club ou du joueur.»

Top 10 des clauses libératoires estimées dans le monde

1. Gareth Bale (Real Madrid) 1200 M€ 2. Cristiano Ronaldo (Real Madrid) 1000 M€ 3. James Rodriguez (Real Madrid) 500 M€ 4. Lionel Messi (FC Barcelone) 300 M€ - Eden Hazard (Chelsea) 250 M€ 6. Luis Suarez (FC Barcelone) 225 M€ 7. Neymar (FC Barcelone) 222 M€* - Gerard Piqué (FC Barcelone) 200 M€ - Sergio Ramos (Real Madrid) 200 M€ 10. Andrés Iniesta (FC Barcelone) 200 M€ * La clause de l’international auriverde passera à 250 M € en 2018.

Florian Guélé-Chauvin.

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