La CAN réservée aux entraîneurs étrangers ?

14/01/2017 à 19:11

Depuis des années, on remarque un grand nombre de sélectionneurs étrangers sur les bancs Africains. Un phénomène qui dépasse les frontières alors qu'en Afrique les locaux réussissent autant que "les blancs".

La CAN réservée aux entraîneurs étrangers ?

La Coupe d’Afrique des nations c’est sur le terrain mais aussi sur les bancs. Une fois n’est pas coutume, on retrouvera des entraineurs étrangers dans les zones techniques. Sur les 16 équipes engagées, il y aura 13 entraîneurs « blancs ». Les français seront les plus représentés (5) avec Claude Le Roy (Togo), Hervé Renard (Maroc), Michel Dussuyer (Côte d’Ivoire), Alain Giresse (Mali) et Henryk Kasperczak (Tunisie). Mais aussi des Belges, des Portugais (2), un Espagnol, un Argentin, un Serbe et un Israélien. Plusieurs raisons expliquent pourquoi les Fédérations préfèrent nommer un étranger. Déjà, il y a la compréhension du jeu Européen puisque la plupart des joueurs évoluent en Europe. Ensuite, les étrangers connaissent le professionnalisme, une chose qui tente d’être mise en place par les Présidents. En plus de cela, la plupart des sélections sont d’anciennes colonies Françaises, Portugaises, Belges ou Espagnols. Et donc la langue est parlée par les coachs et les joueurs.

Les locaux réussissent autant que les étrangers

Il n’y aura que trois sélectionneurs locaux dans cette CAN Gabonaise : Florent Ibenge (RD Congo), Aliou Cissé (Sénégal) et Callisto Pasuwa (Zimbabwe). Le premier d’entre eux ne pèse pas ses mots sur la situation. Florent Ibenge, franco-Congolais est en poste avec la RD Congo 2014. Pour lui qui a été formé en France, il n’a pas hésité s’expatrier en Afrique pour grandir en tant qu'entraîneur dans son pays d’origine. Il dénonce « On peut jouer mais pas diriger : peut-être que le Noir est juste fait pour exécuter ». Et quand les fédérations font confiance aux locaux, il y a une impatience qui se s'installe autour de ces entraîneurs qui ne restent pas longtemps en poste. Et pourtant quand on regarde du côté des chiffres, les locaux et les étrangers ont gagné le même nombre de CAN. Quinze titres pour les deux. Le dernier local qui a remporté la CAN c’est Stephen Keshi « The Big Boss » avec le Nigéria en 2013. Et le dernier à avoir marqué l’histoire c’est l’Egyptien Hassan Shehata qui a soulevé trois fois d’affilé le trophée en 2006, 2008 et 2010 avec un effectif composé majoritairement de joueurs locaux.

L'étiquette de "Sorcier blanc"

D’un autre côté, les coachs étrangers et notamment les Français ont réussi d’excellentes performances comme Claude Le Roy qui connaitra sa neuvième CAN, cette fois-ci avec le Togo. Ou encore le regretté Bruno Metsu qui a emmené le Sénégal en quarts de finale de la Coupe du monde 2002. Le dernier « Sorcier Blanc » c’est Hervé Renard (Maroc) qui a gagné deux CAN avec la Zambie et la Côte d’Ivoire (2012 et 2015). Enfin, ce n’est pas qu’en Afrique où l’on connaît cette problématique, en Europe aussi, l’entraîneur noir est mis de côté alors que beaucoup d’Africains jouent dans les équipes Européennes.

Benamar CHACHOUA.

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