Sampaoli, le Bielsa des Temps modernes
Jorge Sampaoli a su s’imposer en quelques semaines avec sa nouvelle équipe de Séville. A quelques heures de jouer contre l’Atlético, Foot123 dresse le portrait de celui qui écoute les cassettes des discours de Marcelo Bielsa.
Avec son polo près du corps, et ses tatouages sur les biceps, l’entraîneur Argentin de 56 ans était méconnu du grand public il y a encore quatre ans jusqu’à sa prise de poste en tant que sélectionneur du Chili. En arrivant du côté de Santiago, il forme un groupe uni autour de Claudio Bravo, Gary Medel, Arturo Vidal et Alexis Sanchez. En quatre ans avec La Roja, il arrive en huitième de finale de la Coupe du Monde 2014 (défaite aux tirs au but contre le Brésil) et l’année suivante, il remporte la Copa America en 2015 à domicile contre l’Argentine aux tirs au but. Une année formidable pour l’ancien coach de Universidad de Chile qui lui a permis de se hisser au niveau des trois finalistes pour le titre de meilleur entraîneur en 2015. Une réputation grandissante pour le natif de Santa Fé, qui lui a servi pour traverser l’Atlantique pour rejoindre le Vieu Continent et Séville.
Du Bielsa dans le texte jusqu'aux oreilles
Jorge Sampaoli fait partie des disciples de Marcelo Bielsa. Il en est l’un des héritiers. Un véritable fanatique d’El Loco. Dans le quotidien Argentin La Nacion, il s’est confié sur son admiration pour l’ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille: "J’étais tous les jours pendu au football. Littéralement. Dès que je sortais ou que j’allais courir, j’écoutais des cassettes de Bielsa. Je suivais et enregistrais tous ses discours.”. Et sur le terrain, il produit du Bielsa. Un football total, où toute l’équipe participe aux tâches défensives et offensives. Connu avec le Chili à jouer en 3-4-3, il impose le rythme de son équipe. De violents efforts, un pressing tout terrain et beaucoup d’agressivité. Mais avant tout, il veut que son équipe ait le ballon. C’est par la possession qu’il veut faire mal à l’adversaire. Cependant il est différent de son mentor qui fonctionne au mérite. Jorge Sampaoli n’a pas hésité à fermer les yeux sur certains écarts de comportements comme ceux de Valdivia ou les états d’ébriété répétés d’Arturo Vidal. Tous deux ont été de la victoire en 2015 à domicile.
Des débuts réussis à Séville
Son nom circulait dans l’Europe entière (Galatasaray, Marseille,...), au Qatar et dans les Emirats. C’est au stade Ramón Sánchez Pizjuán de Séville qu’il a décidé de poser ses valises l'été dernier. Il succède à Unai Emery et renforce son équipe avec les arrivées de Ben Yedder, Mercado, Nasri ou encore Vietto. Un système qui est rarement le même, une fois un 3-4-3, l’autre un 4-3-1-2. Après avoir perdu la Supercoupe d’Europe contre le Real et d’Espagne contre le FC Barcelone, il cartonne avec sa nouvelle équipe. Pour débuter le championnat, il a fait du “Sampaoli”. Du spectacle, des buts et des rebondissement. Une victoire (6-4) contre l’Espanyol à domicile. Depuis, il enchaîne les bons résultats avec quatre victoires à domicile en autant de rencontres. Une seule défaite en Liga pour Séville (à Bilbao 3-1) avec une équipe remaniée avant un match de Ligue des champions. A l’aube de la neuvième journée, les hommes de Sampaoli pointent à la quatrième place à deux points du Barça, en tête (un match de plus). Cette après-midi, les Sévillans défieront à domicile l’Atlético Madrid de Diego Simeone, pour le choc de ce dimanche en Espagne. Ce dernier n’a pas été tendre avec son compatriote, qui a refusé la comparaison entre Sampaoli et Bielsa. Rendez-vous à 16h15 pour un match explosif entre le Bielsa des Temps modernes et El Cholo.