Ludovic Blas, l’année de la confirmation ?
Grand artisan de la victoire des Bleuets à l’Euro U19, Ludovic Blas s’apprête à retrouver son club, l’En Avant de Guingamp. Après des premiers pas réussis en Ligue 1 l’an dernier, le gaucher insaisissable devra confirmer cette saison.
Rhein-Neckar Arena, Sinsheim, Allemagne. Peu avant la demi-heure de jeu, Michelin, l’arrière droit des Bleuets, reçoit le ballon sur l’aile. Son centre puissant transperce l’air et la défense italienne. Au premier poteau, Ludovic Blas dévie de la tête fait le break (19e). Son deuxième but de la compétition après celui inscrit face aux Portugais lors des demi-finales. Un total bien inférieur à celui de son coéquipier Jean-Kévin Augustin (6 buts) mais qui ne change rien au tournoi exceptionnel réalisé par le Guingampais. Il aura été l’un des hommes providentiels de cette belle équipe de France. Par ses coups de reins dévastateurs, ses transversales précises ou sa facilité technique, le natif de Colombes a envoyé un message à Antoine Kombouaré, son entraîneur à l’EAG. Lors de la saison à venir, il faudra compter sur lui.
De Montrouge au Roudourou
Guingamp et Ludovic Blas, c’est une petite histoire d’amour. Les premiers rendez-vous remontent à 2012, alors que «Ludo» évoluait encore sous les couleurs du Montrouge FC 92. «Je jouais en U15 DH, s’est souvenu le joueur lors d’un entretien accordé à Onzeo. Les recruteurs sont venus me voir pour que je fasse une détection, ça s’est plutôt bien passé et j’ai immédiatement signé». S’en est suivi le parcours classique d’un jeune qui a la tête sur les épaules. Plutôt que de griller certaines étapes, il les a franchies une par une. Des U17 DH jusqu’à l’arrivée dans le groupe professionnel l’été dernier. «Si j’ai rejoint les pros, c’est grâce à ma famille, rappelait-il à Onzeo. Ma mère m’a toujours dit que le premier club qui viendrait me chercher serait le bon. Alors quand Guingamp est arrivé, je n’ai pas hésité même si d’autres sont venus après».
Il y a du Ben Arfa chez Blas
Son arrivée en Bretagne lui a permis de retrouver l’une de ses idoles d’enfance. À savoir Jimmy Briand. «Quand j’habitais encore dans le 78, il m’arrivait d’aller à Clairefontaine pour voir les Bleus. Et j’ai encore beaucoup de photos de moi et Jimmy Briand. Quand j’ai marqué mon premier but en pro, ma mère m’a renvoyé l’une d’entre elles». Et pour cause. Lors de cette soirée magique de février, c’est l’ancien Rennais qui lui avait offert le but. Sa seule réalisation en quatorze matchs de Ligue 1, sans oublier deux passes décisives. Forcément, l’élégant gaucher rêve de faire mieux l’an prochain. Il possède l’avantage de sa polyvalence, pouvant évoluer à gauche comme à droite. Même si la deuxième option lui permet de repiquer sur son pied gauche pour frapper. Dans le même style qu’un Ben Arfa. Mais avant de choisir une place, il faudra s’imposer. Pour Augustin, Emery (PSG) a déjà annoncé la couleur : «Il aura sa chance». Reste à savoir si Kombouaré l’imitera…