Iniesta, el maestro
Lundi, l’Espagne a réussi son entrée en lice dans ce Championnat d’Europe. Face à une République Tchèque regroupée devant son portier Petr Cech, la Roja s’est défait de son adversaire en toute fin de match, grâce à un but de Piqué. Auteur d’une copie parfaite, Iniesta a impressionné et se montre comme le leader technique de cette équipe pour aller au bout.
87ème minute, comme si c’était écrit. Après une énième offensive menée par la Roja, le salut est venu du métronome Andres Iniesta. Excentré sur le côté gauche, le catalan est servi dans les pieds par Pedro. Après avoir prit la profondeur sur quelques mètres, il repique intérieur afin d’adresser une galette sur la tête de Gérard Piqué qui prend l’irréprochable Cech à contrepied. Le point d’orgue d’un match dominé et survolé d’A à Z par les espagnols (72 % de possession, 18 tirs, 696 passes…) et par le maître du jeu de la Roja. Ses cheveux deviennent grisonnants, mais ses pieds sont aussi bénis qu’à ses débuts. Il était intenable. Contrôles déroutants, passes fantasques, ouvertures dans les intervalles, percées au cœur de la défense, dribbles d’une précision chirurgicale… Du Iniesta dans le texte qui a littéralement porté l’Espagne sur ses épaules lors de ce premier match. Il aimante le ballon, sa qualité technique et sa vision du jeu ont fait de lui une menace pour la défense tchèque. 1, 2 ou 5 adversaires autour de lui, cela ne change rien. Il se tire de toutes les situations avec brio et adresse des caviars dans le dos des défenseurs pour ses coéquipiers en manque de réussite hier, à l’image de Morato, de Nolito et même Juanfran. Il est le jeu.
Le Manchego en chiffres
107 ballons joués, 5 occasions créées, 91% de passes réussies. Il a tout simplement pris le jeu à son compte et le quotidien espagnol « El Pais » l’adule par le biais d’un article intitulé « Aux pieds d’Iniesta » : « La Roja doit une grande partie de sa victoire aux pieds de violoniste d’Iniesta. Le Manchego a livré une énième exhibition, un nouveau concert sublime, un répertoire de virtuose, feintes, changements de direction, passes de folie… Iniesta, « Messi de la Roja », a été un symbole du beau football, celui que veut l’Espagne » Avec Fabregas, Iniesta est le premier joueur à remporter 10 victoires en phase finale de l’Euro. De quoi le faire un peu plus rentrer dans le panthéon du football européen. Mais malgré sa performance de haut niveau, l’intéressé se montre modeste et réaliste : « Il ne faut pas s’emballer. Pour gagner un Euro, il faut être très fort sept fois de suite. » Le numéro 6 de la Roja est l’un des joueurs le plus expérimenté de ce groupe compétitif, désireux de remporter ce Championnat d’Europe pour la 3ème fois consécutive. Cela passera par un grand Iniesta, qui semble être de nouveau, au sommet de son art…