Footballeurs : "les raisons de la défaite..."
C’est devenu une habitude récurrente chez les footballeurs et entraineurs. Celle de rarement reconnaître la supériorité adverse après une défaite. De trouver des excuses pour minimiser l’échec. Sauf que certains vont bien plus loin en trouvant des excuses plus que farfelues et improbables. Florilège non exhaustif.
Le grand classique, rejeter la faute sur l’arbitre
Quoi de mieux pour ne pas reconnaître les insuffisances de son équipe que de pointer du doigt l’arbitre du match ? Plus qu’un running gag, c’est devenu inhérent au football de haut niveau (et pas que) de mettre en cause l’homme au sifflet. « Il y avait une main flagrante. Matuidi a fait plusieurs fautes (…) Ça fait un moment que c’est comme ça avec l’OM ! » s’emporte Andre Ayew après une défaite frustrante (2-3) contre le PSG en avril dernier. Sauf qu’il « oublie » de mentionner que les Marseillais auraient peut être gagné ce match si ils n’avaient pas été aussi déséquilibrés défensivement (entre autre). Mais ça, ne comptez pas sur un joueur énervé pour le signaler…
La malchance
Déjà en soit cette excuse a rarement de sens en football. Mais quand elle est employée n’importe comment… En atteste l’entraineur du PSG Laurent Blanc qui fustigeait le manque de réussite de ses joueurs après la lourde défaite (2-4) de ses hommes contre Bastia en janvier dernier. « En deuxième mi-temps, il y a eu beaucoup de malchance de notre part ». Ce, après une défaite par 2 buts d’écarts contre un « petit » de la Ligue 1 qui a tout simplement été meilleur que les Parisiens, plus impliqués. Si le PSG a perdu cette rencontre, ce n’est pas à cause d’éléments extérieurs, n’est-ce pas Laurent Blanc ?
« Le football d’un autre siècle » pratiqué par l’équipe adverse
Certes, ce n’était pas après une défaite, mais tout comme pour le Chelsea de Mourinho à domicile tenu en échec (0-0) par la modeste équipe de West Ham. Les Blues n’avaient pas réussi à percer la défense des Hammers, recroquevillés dans sa surface et balançant de longs ballons devant, façon Kick and Rush du 20e siècle, pour ressortir de son camp. Ce que l’entraineur portugais, coutumier du fait, ironie du sort, (cf la demie de C1 contre Barcelone avec l’Inter en 2010, 3-1, 0-1) avait fustigé après la rencontre. En omettant sciemment de préciser que c’était avant tout la faute de ses joueurs si Chelsea n’avait pas battu son homologue londonien.
« La muraille de Chine » de Nancy par Lolo White
Frustré d’avoir perdu en avril 2010 à domicile (1-2) à Bordeaux contre un Nancy ultra défensif privilégiant le jeu en contre, Laurent Blanc nous sort sa fameuse « muraille de Chine » pour qualifier le style de jeu adverse. Le tout, avec un brin de dédain, doux euphémisme. Sauf que c’est bien les Nancéiens qui sont repartis de Chaban Delmas avec les trois points.
La fatiguée accumulée après une loooooongue saison
Avant la fin du mois de mai, passez votre chemin. Mais ensuite, prenez vos places pour le 1er rang. Parce que vous l’entendrez presque à chaque défaite d’une équipe (surtout lors des matchs amicaux de fin de saison). Alors que l’adversaire est 99% du temps dans la MEME situation. Dans le registre de comique de répétition, il y occupe une bonne place. Ironie du sort, ce sont presque autant les consultants que les joueurs qui usent et abusent de ce prétexte pour justifier la médiocrité. Des consultants qui sont pour beaucoup…des anciens joueurs ! Coïncidence ? Probablement pas. Les années passent, le talent reste qu’on dit. La mauvaise foi aussi.
Heureusement, la mauvaise foi n’est pas toujours de rigueur !
Surtout quand ce serait plus que déplacé. En témoigne les réactions des Brésiliens au sortir de l’humiliation infligée par les Allemands en demi-finale de « leur » mondial en juin dernier (7-1 !). Que ce soit David Luiz, « ils méritent leur victoire, ils étaient meilleurs que nous », ou encore Julio Cesar, « les joueurs vont présenter leurs excuses, mais les Allemands étaient forts, et il faut le reconnaître », les vaincus ont reconnu la supériorité adverse. Ceci dit, heureusement qu’ils aient réagi ainsi vu l’ampleur de la défaite, soit 6 buts d’écarts. Sinon ils seraient tombés bien bas, soit tout autant que ceux des exemples précédents. Mais bon, cela fait partie du folklore !