2011, la méthode Guardiola à son apogée

03/06/2015 à 12:23

Le FC Barcelone version 2010-2011 est sans conteste l'une des meilleures équipes que le football ait connu. Sous l'impulsion de Pep Guardiola, ce Barça rafle tout sur son passage. Même la Ligue des Champions. Retour sur cette soirée du 28 mai 2011 qui a à jamais marqué l'histoire du ballon rond.

2011, la méthode Guardiola à son apogée

Trois semaines après avoir respectivement éliminé le Real Madrid et Schalke 04, le FC Barcelone et Manchester United se retrouvent de nouveau en finale de Ligue des champions. Deux ans auparavant, au Stade Olympique de Rome, les Mancuniens n'avaient pas pu faire quoi que ce soit face à ce Barça d'un nouveau genre. A sa tête, un certain Josep (Pep pour les intimes) Guardiola qui vit alors sa première saison en tant qu'entraîneur du grand FC Barcelone. Guardiola ce n'est pas seulement cet ancien joueur du club club catalan devenu entraîneur. C'est aussi une philosophie de jeu basée sur la possession de balle. Personne ne peut lui résister. Deux ans plus tard, la méthode Guardiola est plus aboutie. Le Barça est LA menace que tout le monde veut éviter, et cette équipe est d'ores et déjà considérée comme l'une des meilleures de l'histoire, avant même cette finale. On en oublierait presque qu'en face il y avait Manchester United. Là encore un monstre de la scène européenne. Avec à leur tête Alex Ferguson, les Red Devils effraient eux aussi leurs rivaux. En demi-finale, ils n'ont fait qu'une bouchée de Schalke (2-0 ; 4-1). Ce soir là, les Mancuniens arrivent à Wembley avec la ferme intention de prendre leur revanche sur 2009. Seulement, Cristiano Ronaldo n'est plus des leurs. Il est désormais au Real Madrid. Mais les Anglais peuvent compter sur un Wayne Rooney meilleur que jamais.

Le Barça bien au-dessus

Il est 20h à Londres, sur la pelouse de Wembley. L'arbitre hongrois Viktor Kassai donne le coup d'envoi. D'un côté, les Mancuniens en blanc évoluent presque à domicile. De l'autre, les Catalans dans leur traditionnel maillot blaugrana sont à 90 minutes d'écrire l'une des plus belles pages de l'histoire du football. D'entrée le rythme est élevé. Les deux équipes se rendent coup pour coup. A la 27e minute, Pedro Rodriguez, la révélation catalane de la saison, hérite dans la surface d'un caviar de Xavi. Le jeune attaquant parvient avant le retour de Nemanja Vidic à frapper au ras du poteau de Van der Sar. Le Barça mène 1-0. Dès lors, Manchester United pousse pour revenir au score. C'est finalement Wayne Rooney qui égalisera. L'attaquant anglais perce la défense barcelonaise sur le côté droit, puis négocie un une-deux avec la légende Ryan Giggs. La finition est sublime. Rooney parvient à envoyer le cuir dans le petit filet opposé d'un petit plat du pied à mi-hauteur (1-1, 34e). Le score n'évoluera plus jusqu'à la pause malgré les coups de boutoir barcelonais. Au retour des vestiaires, le rythme est toujours le même. Le Barça effectue son travail d'usure à base de longues séquences de conservation. C'est à la conclusion de l'une d'elles que Lionel Messi parvient à redonner l'avantage à son équipe. Une passe d'Iniesta à 25m du but, une accélération de l'Argentin, une frappe puissante. Du Messi tout craché, même si le portier hollandais de Manchester n'est pas exempt de tout reproche (2-1, 54e). Après ce deuxième but, le Barça ne lève pas le pied. Et bien leur en a pris, puisqu'un quart d'heure plus tard vient le bijou de la soirée. A la suite d'un débordement côté droit de Messi, Sergio Busquets hérite du ballon dos au but dans la surface de réparation. Le milieu remet intelligemment en retrait à David Villa. Depuis la demi-lune, «El Guaje» envoie un modèle de frappe enroulée qui finit sa course dans la lucarne de Van der Sar (3-1, 69e). Manchester est KO. Barcelone est sur le toit de l'Europe.

Le geste de la soirée

Vient alors l'heure de la remise du trophée. Les joueurs barcelonais montent chacun leur tour les marches de la tribune présidentielle de Wembley pour recevoir leur médaille des mains de Michel Platini. Comme la tradition le veut, Carles Puyol, le capitaine, est le dernier. Même s'il n'était que remplaçant au coup d'envoi de la finale, c'est à lui qui revient l'honneur de soulever la coupe aux grandes oreilles. C'est alors que le défenseur catalan retire son brassard de capitaine et l'enfile autour du biceps de son pote Eric Abidal. Ce même Eric Abidal opéré trois mois plus tôt d'une tumeur au foie et qui est revenu même pas deux mois plus tard. C'est finalement le défenseur français qui brandit la coupe dans le ciel londonnien.

FC Barcelone : Valdés – Alves (Puyol 88e), Mascherano, Piqué, Abidal – Busquets, Xavi, Iniesta – Pedro (Afellay 90e), Villa (Keita 86e), Messi. Entraîneur : Pep Guardiola. Manchester United : Van der Sar – Fabio (Nani 68e), Ferdinand, Vidic, Evra – Valencia, Carrick (Scholes 77e), Giggs, Park – Rooney, Hernandez. Entraîneur : Alex Ferguson.

Cyril CAMACHO.

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