La pelouse hybride à la conquête des stades

20/07/2014 à 15:00

Elle pourrait être une des attractions du prochain Euro qui aura lieu en France en 2016. La pelouse hybride commence à arriver sur le marché français. Cette innovation est-elle pour autant la solution à tous les problèmes rencontrés sur les pelouses de Ligue 1 ?

La pelouse hybride à la conquête des stades

Parc des Princes, Saint Symphorien, Geoffroy Guichard, les nouveaux stades de Lyon et de Bordeaux, la liste des stades candidats pour accueillir une pelouse hybride ne cesse d’augmenter en France. Les pelouses hybrides sont encore toutes récentes dans le paysage du football et même du sport français. C’est Natural Grass, une start-up française, qui s’est lancé dans le développement de la pelouse hybride dans l’hexagone avec un système baptisé AirFibr. Une technologie destinée aux terrains de football et de rugby de haut niveau. La promesse de la technologie AirFibr est d’offrir plus de souplesse et de résistance qu’une pelouse naturelle. Pour cela, les créateurs ont mis au point un sol composé de sable fin, de microfibres synthétiques et de liège, sur lequel est planté du gazon 100% naturel. L’objectif est d’assurer un confort de jeu optimal sur un sol qui reste imperméable. La pelouse est alors moins sensible aux caprices de la météo.

Une meilleure qualité de jeu et moins de blessures

Troyes est la première équipe professionnelle française à avoir installé une pelouse hybride équipée du système AirFibr. Les joueurs sont unanimes sur la qualité de la pelouse. "Elle est beaucoup plus plate, ne comporte pas de faux rebond. Elle facilite les passes, les contrôles et l’élaboration du jeu." selon Benjamin Nivet. L'autre point positif pour les pelouses hybrides est le physique des joueurs. Des scientifiques ont étudié les effets de cette innovation. Pendant 18 mois ils ont installé des capteurs sur des joueurs qu’ils ont fait courir sur 3 surfaces différentes. Les résultats se sont avérés plus que satisfaisants. Les chercheurs ont remarqué une diminution des traumatismes chez les joueurs. Mieux encore, le nombre de rupture des ligaments croisés, blessure très fréquente chez le footballeur, a diminué. Les articulations seraient de 20 à 60% moins sollicitées, en moyenne, que sur un terrain classique.

Le prix : un vrai handicap

Le principal problème reste le coup de cet équipement. Troyes a dépensé environ 900000 euros pour se procurer cette pelouse hybride soit deux fois et demi le prix moyen d’une pelouse synthétique. Pour le coût de cette opération, il faut aller au-delà du simple remplacement de la pelouse, il est nécessaire de réaliser la reconstruction complète de la structure au sol et des éléments indispensables au bon fonctionnement du stade : drainage, arrosage et chauffage. Même si les clubs réaliseront des économies, avec les problèmes économiques actuels il n’est pas sûr que ces perspectives d’économies sur le long terme soient suffisantes. Malgré cela, les fabricants de pelouse synthétique souhaite continuer à agrandir leur clientèle et aimerait tirer profit de l’Euro 2016 et de la Coupe du monde 2018.

Bastien RIQUART

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