L’Italie a lutté mais elle a vaincu l’Angleterre
Pour son entrée en lice dans la compétition, l’Italie a battu l’Angleterre (2-1) grâce à des buts de Marchisio et Balotelli. Sturridge avait égalisé pour l’Angleterre. Les Italiens rejoignent le Costa Rica en tête du groupe D. Les Anglais se sont bien battus.
Encore un beau match dans cette Coupe du monde ! Malgré une fin de match difficile pour les hommes de Cesare Prandelli, l’Italie n’a pas craqué dans la chaleur étouffante de Manaus face à une bonne équipe anglaise. Les buts de Marchisio et Balotelli ont mis la Nazionale sur la voie du succès. Les deux équipes ont affiché pendant longtemps un visage séduisant avant de montrer des signes de fatigue en fin de rencontre. L’Italie a bien lancé son Mondial. Les hommes de Roy Hodgson ont perdu une bataille mais pas la guerre.
Les Italiens et les Anglais n’ont pas eu besoin de round d’observation pour lancer ce choc tant attendu. Désireux de conserver le ballon afin de construire le jeu, les joueurs italiens se sont souvent mis en difficulté à chaque fois qu’ils ont perdu des ballons dans leur camp. Solide, compacte et déterminée, la sélection anglaise s’est crée les meilleures occasions durant la première période. Sterling (3e) et Henderson (5e) ont allumé les premières mèches. Salvatore Sirigu a réalisé plusieurs belles parades qui ont sauvé la Squadra. Mais l’Italie peut compter sur la classe technique de ses milieux de terrain. D’une feinte sublime (le tout sans toucher le ballon), Pirlo a libéré l’espace nécessaire à Marchisio pour frapper, le milieu de la Juve a trompé Hart d’un tir puissant des 25 mètres (0-1, 31e). Mais les hommes de Roy Hodgson ont su faire preuve de caractère. Au lieu de se morfondre dans le doute, les Anglais ont tout de suite réagi. Servi sur un plateau par Rooney, Daniel Sturridge a profité de l’absence de marquage de Paletta pour égaliser à bout portant (1-1, 33e). La fin de la première période s’est jouée sur un rythme exceptionnel. Face à la vitesse des attaquants anglais, la défense de la Nazionale a souvent vacillé mais elle n’a pas craqué. Tout comme la défense des Three Lions : Jagielka a sauvé sur sa ligne après une inspiration monumentale de Balotelli (44e). Candreva a, lui, touché le poteau quelques secondes plus tard (45e).
Sirigu infranchissable, Rooney trop imprécis
Pas en reste, le milieu de la Lazio Rome a une nouvelle fois été précieux et très précis dans ses transmissions. Son dribble sur Baines et son centre parfait pour la tête de Mario Balotelli ont remis l’Italie sur les bons rails (1-2, 50e). Le second but des hommes de Cesare Prandelli est intervenu au meilleur moment possible car la sélection italienne a eu du mal physiquement. Les imprécisions se sont multipliées dans les deux camps mais ce sont surtout les Anglais qui ont eu des occasions dans le dernier tiers de la partie. Si Rooney avait mieux géré ses opportunités, l’Angleterre serait revenue au score. Sirigu a aussi été déterminant face aux tentatives adverses. Comme lors du Mondial 1990 ou plus récemment lors de l’Euro 2012, les Transalpins ont fini par avoir le dernier mot contre les Anglais. Les Three Lions se sont trouvés une nouvelle bête noire.
Le fait du match : le manqué de Rooney
Wayne Rooney est souvent redoutable, il saisit souvent sa chance mais contre l’Italie, il a aussi raté le coche. 60e minute de jeu, l’Angleterre vient d’encaisser un but mais les Transalpins reculent beaucoup. Après avoir éliminé deux adversaires avec un crochet, l’attaquant de Manchester, à 8 mètres des buts, se retourne et enchaine avec une frappe qui rase le poteau. Rooney a manqué le plus facile. Toujours pas de but pour lui en Coupe du monde, la malédiction continue.
Une image à retenir : La feinte de Pirlo
Pirlo n’a peut être pas été brillant tout le temps samedi soir mais son génie peut frapper à n’importe quel moment. Sans toucher le ballon, l’Italien a laissé passer de manière astucieuse une passe entre ses jambes, trompant la vigilance de tous les joueurs anglais. Son geste a permis à Marchisio de prendre tout son temps pour frapper et… marquer. Quelle inspiration de Pirlo, une de plus dans sa riche carrière.
La stat : 4
Cela peut paraitre incroyable mais l’Italie n’avait plus gagné un match de Coupe du monde depuis sa demi-finale victorieuse face à l’Allemagne en 2006. La finale face aux Bleus (1-1 mais gagnée aux tab compte pour un match nul) et la campagne désastreuse de 2010 (2 nuls et 1 défaite) avaient privé la Squadra de victoire depuis bien longtemps, depuis 4 rencontres pour être plus précis. Les Azzurri ont mis 8 ans à corriger le tir.
"Ils étaient frais" : Salvatore Sirigu et Raheem Sterling
Remplacer Gigi Buffon n’est jamais facile. Mais quand l’ Italie perd un ange gardien, elle peut compter sur un autre protecteur. Salvatore Sirigu a été très bon dans la cage italienne. Vigilant, décisif et précieux, le dernier rempart de la formation de Cesare Prandelli a réalisé une performance dans la lignée de ses prestations avec le PSG la saison dernière. L’Italie peut dormir sur ses deux oreilles, Sirigu veille. L’Angleterre a peut-être perdu mais elle n’a vraiment pas à rougir. Les Anglais ont été joueurs et ils ont joué avec leurs qualités et leur vitesse à se projeter rapidement vers l’avant. Raheem Sterling, du haut de ses 19 ans, a réalisé des accélérations foudroyantes mais pas que… L’ailier de Liverpool a aussi fait parler sa technique. Des passes, des dribbles, de l’intelligence de jeu, son potentiel est immense. Pour un premier match en Coupe du monde, il peut être fier. L’Italie lui a résisté mais que ce fut dur.
"Il était dans le mal" : Gabriel Paletta
Le défenseur de Parme n’a pas fait un grand match, c’est le moins que l’on puisse dire. Souvent en retard, pas serein du tout, il a souvent été dépassé par la vivacité des attaquants anglais. Il n’a pas été le seul à en souffrir mais le natif de Buenos Aires a manqué de vigilance. Sur le but anglais, son alignement est mauvais, son marquage aussi. Son association avec Barzagli, même si elle est nouvelle, n’a pas été convaincante. Certaines de ses interventions ont été courageuses mais Paletta a plusieurs fois été à la limite d’être sanctionné par un penalty. C’est passé samedi soir, ce ne sera peut-être pas le cas la prochaine fois.