L'équipe-type de la Serie A
La saison 2011-2012 du championnat italien s’est achevée par la victoire finale du Juventus. Un retour en grâce pour la Vieille Dame qui est devenue la première équipe italienne a boucler une saison à 38 rencontres, sans la moindre défaite. D'où une forte présence de Juventini dans l'équipe type 2011-2012 de la Serie A.
1- Gianluigi Buffon (ITA, Juventus)
Superman est de retour. Critiqué par la presse italienne durant deux saisons, suite à ses nombreux pépins physiques, celui qui a été élu meilleur gardien de la décennie par l'IFFHS, a fait un retour des plus fracassants sur le devant de la scène. Au point de n'encaisser que 16 buts en 35 matches, et surtout, de conserver sa cage inviolée durant 21 rencontres ! Sa saison aurait même pu frôler la perfection, s'il n'avait pas commis une bourde contre Lecce, qui ne priva toutefois pas son club du scudetto. Leader naturel de la Vieille Dame, Gigi en est désormais le nouveau capitaine (au même titre qu'en sélection, comme son copain Casillas). De quoi le motiver un peu plus en vue des échéances futures.
2- Stephan Lichtsteiner (SUI, Juventus)
Si la Juve a remporté le titre, c'est aussi parce qu'elle a enfin recruté un latéral droit digne de ce nom. Finis les Grygera, Motta et autre Sorensen. Avec Lichtsteiner, la Vieille Dame peut désormais se targuer d'avoir trouvé le successeur de Zambrotta. Aussi efficace en défense qu'en attaque, l'international suisse a porté durant les six premiers mois son équipe sur ses épaules, avant de légèrement subir la concurrence de Caceres. Il pourra toujours raconter à ses petits-enfants qu'il fut le premier joueur de l'histoire à marquer au Juventus Stadium, du moins en match officiel.
4- Andrea Barzagli (ITA, Juventus)
En Italie, on l'appelle le ministre de la défense. Arrivé à Turin pour la modique somme de 300 000 euros (en janvier 2011), l'ancien capitaine de Palerme est rapidement devenu incontournable, aux côtés de Chiellini. Si la Vieille Dame n'a encaissé que 20 buts cette saison (record d'Europe), c'est en partie grâce à lui. A ses côtés, même le frêle Bonucci est devenu l'un des meilleurs défenseurs de la Botte, c'est dire. Et si Buffon n'a pas été noté par la presse italienne durant quatre rencontres de suite cette saison (pour cause de chômage technique), c'est aussi grâce à ses interventions ministérielles. De quoi dégoûter un attaquant.
5- Thiago Silva (BRE, AC Milan)
Milan a certes encaissé 33 buts cette saison, mais la note aurait dû être beaucoup plus salée sans son Brésilien. Celui qui est courtisé par le Barça et Manchester City a une fois de plus démontré qu'il était actuellement l'un des meilleurs défenseurs centraux de la planète. A ses côtés, Nesta revit, Yepes et Bonera se subliment. En fait, seul Mexès ne parvient pas à suivre le rythme. Annoncé sur le départ, Thiago devrait rester à Milanello, où il rêve de porter un jour le brassard de capitaine, et "marquer l'histoire comme Maldini". Puisqu'il le dit.
3- Giorgio Chiellini (ITA, Juventus)
Il est certes défenseur central, mais Conte l'a souvent aligné latéral gauche (son poste de formation) quand il misait sur son 4-3-3. Critiqué la saison dernière pour ses nombreux trous d'air, l'ancien de Livorno a enfin acquis le statut international qu'on lui prédisait depuis ses débuts en Serie A. Il n'est certes pas le défenseur le plus élégant que l'on connaisse, mais ses qualités athlétiques font tout simplement de lui le joueur le plus craint par Zlatan Ibrahimovic, et c'est le Suédois qui le dit. Il est désormais le vice-capitaine de la Vieille Dame. Pas mal pour un "dottore" en économie et commerce.
6- Andrea Pirlo (ITA, Juventus)
En recrutant Pirlo à moindre frais, la Vieille Dame s'est offerte une belle cure de jouvence. Il faut dire que l'ancien Milanais n'est pas surnommé en Italie l'Architecte pour rien. Clé de voûte du collectif turinois, les ballons qu'il touche se transforment régulièrement en or. Si bien qu'il est le co-meilleur passeur décisif de la Serie A, et par ailleurs le joueur qui a effectué le plus de passes en Championnat (3198), loin devant Ledesma (2366). Si la Juve a remporté le titre, c'est avant tout grâce à son indispensable maître à jouer (41 matches disputés sur 43 possibles), qui a ainsi prouvé à ses détracteurs qu'il était loin d'être fini, comme certains le pensaient. N'est-ce pas, Monsieur Allegri ?
8- Arturo Vidal (CHL, Juventus)
On aurait pu nommer à sa place Marchisio, mais en débarquant dans le Piémont l'été dernier, "King Artur" s'est imposé à la vitesse folle de l'éclair, dans les coeurs des tifosi. Recruté pour un peu plus de 10 millions d'euros (il en vaut aujourd'hui le double, si pas plus), le Chilien s'est très vite imposé comme une évidence, au point de faire changer d'avis Conte, adepte du 4-4-2, un système de jeu guère compatible avec l'ancien joueur de Leverkusen. Vidal, c'est tout simplement le prototype du XXIe siècle : un milieu de terrain complet, aussi bien capable de défendre, de relayer, et d'attaquer, au point d'avoir fait trembler à 7 reprises les filets cette saison. Et en plus, il marque même les penalties. #Irremplaçable.
10- Sebastian Giovinco (ITA, Parma)
La Formica atomica a enfin franchi un palier. Fini le statut d'éternel espoir. Giovinco est désormais l'une des valeurs sûres de la Serie A et de la Squadra Azzurra, et son président pense aujourd'hui qu'il ne vaut pas moins de 40 millions d'euros (l'argument étant que Pastore en vaut deux de plus). Auteur de 16 buts en Championnat (record personnel), "Seba" peut également se targuer d'avoir distribué 15 caviars cette saison, soit autant que Pirlo himself (en basket, on appelle ça un double-double). Joueur dont la technique et le coup de rein font souvent des ravages (Maicon pensait pourtant qu'avec Bale, il avait tout vu), l'ancien de la Juve rêve désormais de s'imposer dans son club formateur. Mais Manchester City, le PSG et leurs pétrodollars gardent un oeil sur lui.
7- Edison Cavani (URU, Napoli)
La classe à l'état pur. Auteur de 65 buts en 93 rencontres avec Naples, Cavani est l'idole de San Paolo. Celui qui permit à l'ancien club de Maradona de renouer avec la C1, et qui, en terrassant à lui seul Manchester City, lui fit découvrir les coulisses des huitièmes de finale, est actuellement l'avant-centre qui terrorise le plus les défenses italiennes. Redoutable finisseur, l'Uruguayen est également capable de briller sur un côté (quand il permute avec Lavezzi), et de marquer sur coup franc comme sur penalty. Tout simplement complet. Antonio Conte en rêve toutes les nuits.
9- Zlatan Ibrahimovic (SUE, AC Milan)
Le meilleur tireur de penalties au monde (10 sur 10 cette saison !). Le Suédois a réalisé une saison quasi-parfaite, en inscrivant la bagatelle de 35 buts, toutes compétitions confondues (record personnel battu), finissant logiquement capocannoniere. Plus qu'un buteur, Zlatan est tout simplement l'âme de l'AC Milan, et tous les ballons passent désormais par lui (il faut dire que Pirlo, ex-maître en la matière, n'a guère été remplacé par le mystérieux Aquilani). On ne pourra que lui reprocher son manque de réalisme (d'envie ?) sur les gazons d'Europe. A noter qu'Ibrahimovic n'a pas décroché le titre de champion en fin de saison. Une première depuis 2004 ! Une carence comblée dès la saison prochaine avec le Real Madrid ?
11- Diego Milito (ARG, Inter Milan)
Tout simplement éternel. Méconnaissable durant la première partie de saison , l'Argentin a enfilé les buts comme des perles de janvier à mai, et ce d'une facilité déconcertante (triplé contre l'AC Milan, quadruplé contre Palerme), au point de décrocher à la dernière journée, la seconde place du classement des buteurs, derrière l'intouchable Zlatan (et 10 penalties contre 8 pour le Suédois). Indésirable lors du dernier mercato d'été, Milito a fini par prouver à ses détracteurs qu'il était toujours l'une des valeurs les plus sûres de la Serie A. Au point de susciter à nouveau les convoitises de quelques grands d'Europe. La légende stipule que le latéral droit milanais Abate, sa victime préférée, possède son poster dans sa chambre.