Vendre ses jeunes : est-ce la bonne solution ?

24/06/2019 à 18:10

Après Moussa Diaby, ce sont Christopher Nkunku, Stanley Nsoki, Timothy Weah voire même les champions du monde Presnel Kimpembe et Alphonse Aréola qui pourraient continuer leur carrière autre part que dans le club de la capitale. Le PSG devait vendre cet été et pour cela Paris a décidé de se débarrasser de ses « titis », mais est-ce la bonne solution ?


Cette stratégie de vendre ses jeunes, le PSG l’utilisait déjà la saison dernière comme on avait pu s’en apercevoir avec la vente de Jonathan Ikone à Lille ou celle d’Odson Edourard au Celtic Glasgow. Et si ça devenait la nouvelle stratégie des franciliens ? Ces dernières années, on peut constater qu’il est très rare de voir un « titi » parisien réussir dans son club formateur. Et pourtant, cela n’empêche en rien le fait que ces jeunes réussissent ailleurs, à l’image de Jonathan Ikoné qui a réalisé une magnifique saison du côté du LOSC, ou même Kinsgley Coman qui évolue maintenant au Bayern Munich. 

Des joueurs plus faciles à vendre

On peut tout de même se demander l’intérêt de vendre ses jeunes sans vraiment leur donner sa chance. Moussa Diaby en est le parfait exemple, le jeune attaquant français a signé une première saison réussie du côté du club de la capitale. Son entraineur, Thomas Tuchel aurait même souhaité le conserver et puis finalement, les dirigeants, dans l’obligation de vendre, ont préféré céder le jeune joueur de 19 ans au Bayer Leverkusen contre 15 millions d’euros et un pourcentage de 20% à la revente.

 Il y a tout de même des raisons à cela, lorsque l’on regarde l’effectif du PSG, des joueurs comme Thomas Meunier ou encore Julian Draxler, annoncés sur le départ après une saison moyenne, sont beaucoup plus difficiles à vendre avec chacun une valeur marchande bien plus élevée. C’est pourquoi, Paris opte pour cette stratégie, le potentiel des jeunes attirent plus. C’est pourquoi, étant donné que le joueur ne pourra pas avoir le temps de jeu qu’il espère, le PSG les cède à des prix intéressants aux autres clubs qui eux, peuvent en faire de bonnes affaires. En effet, les autres équipes en profitent et espèrent qu’ensuite le joueur explosera dans son club pour obtenir une potentielle future revente bien plus intéressante. Néanmoins, Paris, comme avec Diaby, fixe pourcentage à la revente dans ses transactions ce qui leur permettra d’également toucher un bon montant d’une potentielle future transaction si le joueur explose réellement. Ce qui rend chaque partie gagnante.

Mais quel message envoie-t-on au centre de formation ?

Ceci est le vrai problème de cette stratégie, de plus en plus, on aperçoit des joueurs du centre de formation parisien attendre avant de signer un contrat pro en faveur de Paris. Effectivement, lorsque l’on voit ce qu’il se passe, les jeunes peuvent se poser la question s’ils auront vraiment leur chance ici. Sur cette dernière saison seulement deux « titis » étaient considérés comme titulaire, Kimpembe et Aréola, et pourtant, leur avenir est également contesté. Les dirigeants souhaiteraient faire venir un défenseur et un nouveau gardien. Encore une fois quel est le message apporté aux jeunes sur les garanties sportives ? Ont-ils réellement le temps de se montrer ? On peut en douter, Aréola en est un bon exemple, longtemps prêté, le portier parisien n’a jamais vraiment eu pleinement la confiance de ses dirigeants, où toujours, le club achetait un autre gardien (Trapp, Buffon) pour le mettre en concurrence. En ne le mettant pas dans les meilleures conditions et sans jamais lui donner un réel poste de numéro un, Aréola n’a jamais vraiment eu une vraie occasion de s’exprimer.

Cependant, Paris possède tout de même l’un des meilleurs centres de formation de France et le club veut quand même montrer qu’il tient à ses jeunes. A l’image du jeune Kays Ruiz (15 ans). Le PSG essaye de bloquer le plus rapidement possible ses pépites en leur faisant signer des contrats pro afin de ne pas les perdre librement. Une solution qui leur permettra, à l’avenir, de toujours dégager du bénéfice même si le joueur sera peut-être contraint de quitter son club formateur plus tôt qu’il ne le croyait. Une stratégie donc efficace économiquement parlant, mais attention au côté sportif où de nombreux jeunes ont l’impression de perdre espoir d’avoir la chance un jour, d’évoluer dans l’équipe A de son club formateur. 

Hugo LOU YUS.

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